Le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme a donné un point de presse sur les délits d’escroqueries, de détournement de deniers publics et de blanchiment d’argent qui sont reprochés à Donald Acakpo et ses pairs. Il a notamment fait lumière sur le déroulement des faits.
Anges Djomaki (Stg)
Mario Metonou, le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme était face à la presse il y a quelques heures. Lors de son discours, il a partagé des détails cruciales sur le déroulement des faits qui sont reprochés au directeur général de l’Office béninois de sports scolaires et universitaires (OBSSU) Donald Acakpo, Vitalien Tchibozo son comptable et Roland Zossou.
Voici sa version des faits selon une transcription de Banouto :
« Le directeur général de l’OBSSU et son agent comptable ont frauduleusement sorti des caisses de l’office une somme d’argent évaluée pour l’heure à deux milliards six cent quatre-vingt-quinze millions quatre cent cinquante-deux mille francs CFA, et ceci, sur la période allant de 2019 à 2023.
Donald Acakpo a investi une partie de cette somme d’argent dans un projet d’intermédiation, dans la commercialisation de fibres de coton proposé par son ami, Roland Zossou. Usant de la fausse qualité de neveu de monsieur Eustache Kotingan, administrateur général de la SODECO SA, Roland Zossou a fait croire à Donald Acakpo que son prétendu parent pouvait leur obtenir de juteux contrats.
Pour le convaincre, il a acquis une carte sim qu’il a insérée dans un téléphone portable différent du sien et il a enregistré le numéro de cette sim dans son propre téléphone comme étant celui de monsieur Eustache Kotingan. Il a également communiqué ce faux numéro à Donald Acakpo comme étant celui de monsieur Kotingan.
A partir de ce faux numéro, il a simulé des échanges de messages qu’il a transférés à Donald Acakpo. Aux multiples messages de Donald Acakpo à ce numéro, c’est Roland Zossou qui répond. Et avec ce stratagème, il a convaincu monsieur Donald Acakpo à lui remettre d’importantes sommes d’argent.
L’autre stratagème utilisé par Roland Zossou pour provoquer la remise des sommes d’argent à consister à initier une série de courriers sous l’entête de l’inspection générale des Finances. Ces correspondances laissaient planer la menace de contrôle au niveau de l’OBSSU. Sollicité par Donald Acakpo, Roland Zossou s’est proposé d’empêcher les contrôles moyennant, là encore, la remise de fortes sommes d’argent.
Les perquisitions effectuées au domicile de Roland Zossou ont permis de retrouver le téléphone portable ainsi que le numéro configuré au nom de Eustache Kotingan. Plusieurs courriers avec l’entête de l’Inspection générale des finances et de la SODECO SA, des cachets au nom de la SODECO SA et de l’Inspection générale des finances ainsi que des feuilles de papier sur lesquelles Roland Zossou s’est exercé à reproduire la signature de l’inspecteur général des finances. Tels sont les faits à l’origine des poursuites initiées contre Donald Acakpo, Tchibozo Vitalien et Roland Zossou.
C’est le lieu de rappeler à tous les acteurs publics que toute dépense doit être conforme aux règles de la comptabilité publique et dument justifiée. C’est également le lieu de rappeler que toute remise de fonds en vue d’empêcher la mise en œuvre des mécanismes d’un contrôle est un acte délictuel sévèrement puni par nos lois. Il sied d’ajouter que le détournement de deniers publics est puni de peine allant jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité outre les peines complémentaires, les peines accessoires et les sanctions disciplinaires ».
Rappelons que lundi dernier, Roland Zossou a reconnu les faits qui lui sont reprochés et a été immédiatement déféré pour complicité. Quant au principal suspect, le DG de l’Obssu, Donald Acakpo et son comptable, ils ont plaidé non coupables. Leur procès à été programmé au 15 janvier prochain. En attendant, ils sont sous mandat de dépôt.