Affaire Boko-Homéky : des zones d’ombre subsistent malgré la déclaration du Procureur Spécial de la CRIET


Le Procureur Spécial de la CRIET a tenu une conférence de presse pour faire la lumière sur l’arrestation d’Olivier Boko et d’Oswald Homéky, accusés de complot contre la sûreté de l’État. Cependant, malgré les informations divulguées, plusieurs zones d’ombre subsistent, soulevant des questions quant à la clarté des accusations et la nature exacte du complot présumé.

Les accusations de coup d’État

Selon Mario Metonou, Procureur Spécial de la CRIET, un coup d’État était planifié pour le 27 septembre 2024. Oswald Homeky, ancien ministre, et Olivier Boko, auraient été impliqués dans cette tentative. L’accusation repose sur une somme d’argent retrouvée dans une voiture au domicile de Oswald Homéky. Toutefois, les détails concrets sur le mode opératoire de ce coup d’État manquent cruellement.
Le rôle exact de l’argent saisi, soit 1,5 milliard de FCFA, qui devait apparemment servir à financer cette opération, n’est pas clairement expliqué. Le procureur n’a pas précisé de quelle manière cet argent aurait permis de déstabiliser le régime, ni comment les comploteurs prévoyaient d’utiliser cette somme pour atteindre leurs objectifs. Le public reste dans le flou concernant les preuves matérielles, et des éclaircissements sont nécessaires pour comprendre les tenants et aboutissants du plan présumé.
Le rôle du colonel Tévoédjrè : complice ou lanceur d’alerte ?
Le colonel Tévoédjrè, figure centrale dans cette affaire, est présenté comme ayant initialement accepté de participer au coup d’État avant de se raviser. Cependant, les circonstances exactes de sa participation et de son revirement restent floues. A-t-il réellement adhéré au complot avant de prévenir les autorités, ou a-t-il été forcé à coopérer ? Son rôle initial et les interactions qu’il a eues avec les autres acteurs du complot sont des éléments importants qui nécessitent des clarifications.

Où est Olivier Boko ?

L’un des aspects les plus troublants de cette affaire concerne la disparition d’Olivier Boko. Depuis son interpellation, ni sa famille ni ses avocats ne savent où il est détenu ni dans quelles conditions. Le procureur n’a pas fourni de détails sur le lieu de détention de Boko, ce qui alimente les inquiétudes sur une éventuelle violation de ses droits fondamentaux. Cette situation crée un climat de tension, et les avocats de Boko exigent des réponses immédiates sur son état de santé et les charges retenues contre lui.
Des questions en suspens

Le flou persiste également sur la source exacte des fonds mobilisés pour le prétendu coup d’État. Aucune preuve bancaire ou document faisant état de la provenance de l’argent n’a été divulguée, ce qui soulève des doutes quant à l’implication d’autres acteurs financiers dans cette affaire. Le procureur a mentionné que d’autres personnes pourraient être impliquées, mais aucun nom supplémentaire n’a été donné, laissant planer le mystère sur l’ampleur réelle du complot.

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