Abomey-Calavi : le CA de Golo-Djigbé suspendu pour avoir critiqué le gouvernement

Gilbert Sètondji Boco - Glo-Djigbé

La session extraordinaire du conseil communal d’Abomey-Calavi tenue ce 4 mars 2025 a donné son verdict : Gilbert Sètondji Boco a été suspendu pour ses critiques publiques à l’encontre du gouvernement de Patrice Talon, sur un forum interne réservé aux conseillers communaux. Cette décision du maire Angelo AHOUANDJINOU représente un signal inquiétant pour l’équilibre entre pouvoir central et autonomie locale.

Tenue à l’hôtel de ville, la session était à huis clos. Elle s’est déroulée exclusivement en présence des élus municipaux et de la secrétaire administrative, dans un climat tendu et marqué par un important dispositif de sécurité. La police républicaine était massivement déployée, soulignant l’ampleur donnée à la situation. Les débats, qui ont duré plusieurs heures, ont été particulièrement houleux.

Selon les informations glanées, le maire Angelo AHOUANDJINOU a évoqué les articles 119, 183 et 184 du Code de l’administration territoriale pour justifier la demande d’explication. Dans ce contexte, les critiques formulées par le Chef d’Arrondissement de Golo-Djigbé constituent, selon lui, une faute lourde.

Pour justifier cette décision, on apprend que le chef d’arrondissement n’avait pas pris de réserve avant de formuler ses critiques. En conséquence, Gilbert Sètondji Boco est suspendu de ses fonctions en attendant l’issue de la procédure. Le maire devra rendre un compte à l’autorité préfectorale dans les huit jours, laquelle disposera de 60 jours maximum pour statuer sur la situation.

Ce qui aurait pu être une simple question administrative s’est transformée en un événement marquant d’intimidation politique. L’attitude du maire de la commune d’Abomey-Calavi qui semble s’arroger le droit de réprimander toute forme de critique, ne fait que renforcer l’impression d’une gestion autoritaire, voire autocratique, à la tête de la municipalité. Angelo AHOUANDJINOU semble intolérant envers les voix discordantes, et cette démarche semble s’inscrire dans une tendance inquiétante de réduction de l’espace de la libre expression au sein des instances locales.

À une époque où la démocratie et la liberté d’expression sont de plus en plus menacées, il est crucial de défendre ces principes et de veiller à ce que les responsables locaux puissent exprimer librement leurs opinions sans craindre de lourdes sanctions. Le cas d’Abomey-Calavi est un rappel amer que la démocratie mérite mieux qu’une gestion autoritaire, et surtout dans le cadre d’une administration locale censée être proche des citoyens.

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