La République du Niger n’est pas prête à se plier à la doléance des transporteurs, en procédant à la réouverture de sa frontière avec le Bénin ; ceci, malgré les efforts consentis par le régime de ”la Rupture.”
La République du Bénin ainsi que les syndicats des transporteurs qui nourrissent l’espoir de la réouverture de la frontière bénino-nigérienne, doivent encore patienter. En tout cas, c’est ce qui découle du nouveau rebondissement de la question durant ce week-end.
Ce qui est évident, le jeu de ping-pong se poursuit. En effet, dans un entretien accordé à la télévision nationale du Niger (RTN), ce samedi 31 mai, le Président nigérien, Abdourahamane Tiani, n’a pas hésité à réaffirmer que la frontière entre son pays et le Bénin restera fermée. Comme on pouvait s’y attendre, le grief tenu contre le gouvernement béninois n’a bougé d’un iota. « Le Bénin n’a jamais reconnu la présence de ces forces de déstabilisation (militaires français, ndlr) sur son territoire », a-t-il avancé. Selon ses propos, le Niger n’a « rien contre le Bénin ». Abdourahamane Tiani persiste et signe que le combat est ailleurs : « La frontière avec le Bénin restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous faisons, c’est pas contre le Bénin que nous le faisons ; c’est contre les troupes françaises de déstabilisation qui sont sur le territoire béninois et qui peuvent nous nuire ».
.”La fermeture de la frontière avec le Niger n’est pas une situation dont nous nous réjouissons.”
Interrogé sur la question qui ne cesse de plomber d’une manière ou d’une autre les échanges économiques entre les deux pays, le Ministre des Affaires étrangères du Bénin, Olushegun Adjadi Bakari, ne s’est fait aucune illusion. ” La frontière du côté du Bénin est ouverte. Nos frères du Niger ont encore quelques difficultés, on va le dire comme ça. Que nos trois pays frères décident de faire partie de l’AES, c’est leur droit. Nous le respectons”, a-t-il répondu au micro d’une radio de la place. Selon lui, le Bénin, le Niger et le Burkina Faso ont le devoir de trouver le créneau pour pouvoir continuer à travailler ensemble et à répondre à l’attente des trois nations. « Ils n’attendent pas de nous que nous soyons là à nous lancer des invectives sur les réseaux sociaux. Ce qu’ils attendent de nous, c’est que nous puissions travailler ensemble pour régler des problèmes concrets. Et l’un des problèmes concrets auxquels nous devons faire face aujourd’hui, ce sont les questions de sécurité… La fermeture de la frontière avec le Niger n’est pas une situation dont nous nous réjouissons », a déploré le Ministre.
A en croire Olushegun Adjadi Bakari, le Bénin peut continuer à se frotter les mains, malgré la situation. Il en veut pour preuve le taux de croissance du Bénin en 2024. « Malgré cela, l’année dernière, la croissance du Bénin a atteint 7,5 %, un chiffre supérieur aux prévisions. Cela démontre qu’ensemble, nous, Béninois, avons bâti une résilience qui nous permet, quels que soient les chocs que nous pouvons subir, de nous relever et de demeurer forts. C’est là l’essentiel », a-t-il rassuré.