Le plus dur pour un menteur, c’est de pouvoir se souvenir de son mensonge et le répéter avec détachement.
Cette fois si, l’affaire semble si sérieuse que le régime a mobilisé tous ses soutiens pour voler à son secours. C’est ainsi d’une voix tremblante de stupeur qu’au nom de ses collègues de la 8e législature – et sans doute au nom de tout le camp présidentiel – Mme Sèdami MEDEGAN FAGLA s’est émue de « ce qui aurait pu être la toute première atteinte à la sûreté de notre pays depuis le début de l’ère démocratique » (fin de citation).
De cette déclaration qui s’ajoute aux nombreux communiqués lapidaires des partis de la majorité présidentielle et aux déclarations individuelles ou collectives des soutiens du chef de l’État, il se dégage une seule question : si c’est la première fois que l’on tente de renverser un président, alors, pour quel crime le professeur Joël Aïvo a-t-il été envoyé en prison pour 10 ans ?
Il n’existait déjà pas beaucoup de béninois pour croire à la culpabilité du professeur, très peu pour croire que c’est pour avoir tenté de renverser le président Talon que la Criet l’a jeté en prison. De toute évidence, le camp présidentiel y croyait encore moins que nous. La police qui l’a enlevé en pleine rue le 15 avril 2021 n’a fourni aucune preuve de ce crime, et la Criet elle-même ne s’est pas non plus gênée d’en trouver avant d’envoyant l’opposant en prison pour de longues années.
Joël Aïvo est en prison depuis 1262 jours alors que de l’aveu du régime, il n’y a jamais eu de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État avant celle déjouée le 23 septembre dernier.
Il faudra en tirer toutes les conséquences de droit, à commencer par la libération immédiate de l’opposant.