Curieux destin pour l’équipe nationale de football du Bénin, les Écureuils-Guépards en ces éliminatoires de la CAN Maroc 2025 : regroupement début septembre à Abidjan en Côte-d’Ivoire ; départ pour UYO au Nigeria affronter les Supers Eagles le samedi 07 septembre 2024 ; retour au “bercail” à Abidjan pour la 2eme journée contre la Libye le 10 septembre 2024 puis direction les clubs respectifs sans passage par Cotonou pour la plupart d’entre eux sauf les locaux. Le public béninois n’existe visiblement plus dans cet environnement du onze national. L’essentiel est de se familiariser davantage avec le stade Houphouët-Boigny, le Félicia avant la venue des “visiteurs” libyens. Comprenne qui pourra.
En résumé, le public sportif béninois a perdu pour longtemps encore tout contact direct avec les joueurs. Aux dernières nouvelles, les sanctions de la CAF contre le stade de l’amitié de Cotonou sont loin de connaître son épilogue de sitôt puisque la parenthèse de la dérogation accordée aux clubs engagés dans les compétitions africaines a été refermée. Désormais les clubs béninois aussi ne peuvent jouer devant leur public. L’exil footballistique se précise et se généralise donc. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement à voir les gigantesques hangars qui surplombent dorénavant la tribune du rectangle ver dans le ciel de Kouhounou.
Le stade offre plus un aspect de centre commercial que de temple du football. A supposer que le principe de centre commercial dans l’enceinte de Kouhounou est accepté. Il ne pourra s’animer concomitamment avec un match sur les mêmes lieux. En d’autres termes, le centre doit fermer s’il y a match. Si le centre commercial ne peut pas profiter des affluences autour des matchs et si la sécurité des spectateurs ne peut s’accommoder de l’ouverture du centre, pourquoi les faire cohabiter au risque de faire déclasser le stade par la CAF avec les conséquences sportives que l’on observe actuellement ?
En réalité, l’exil sportif des Écureuils-Guépards n’est qu’un leurre. Il y a longtemps que le onze national était isolé de son public. Il n’y a presque rien de fusionnel entre les deux supporters depuis plusieurs années. Sous prétexte de préserver les joueurs contre d’éventuels resquilleurs lors des regroupements à Cotonou, leurs hôtels étaient régulièrement transformés en camp retranché. Même les membres de la fédération sont tenus à l’écart a l’exception du Secrétariat général Imorou Bouraima qui est également membre de l’encadrement technique. Le club des supporters se limite à la chorale dansante dans les gradins au cours des matchs. Le reste compte pour du beurre.
Le match de UYO du 07 septembre apparaît d’ores et déjà comme un exercice expéditif. Les Écureuils-Guépards ne peuvent espérer aucune mobilisation particulière. À peine si la délégation peut compter sur un seul journaliste de radio Bénin et d’une poignée d’officiels. C’est dans cette atmosphère de morne, isolés et oubliés de leurs fans que les “exilés” entament les éliminatoires de la Can Maroc 2025 après deux humiliantes éliminations pour les éditions de 2021 au Cameroun et 2024 en Côte d’Ivoire.
Il ne reste que la chance pour accompagner tout ce bazard !