Enlèvement de Steve Amoussou au Togo : Trois centrales syndicales fustigent le silence du gouvernement, exigent sa libération et mettent en garde

L’enlèvement dans la nuit, le 12 août 2024 dernier, au Togo, de Steve Amoussou, continue de susciter des vagues de réactions. La dernière en date, trois centrales syndicales du Bénin, sont montées au créneau pour déplorer la forme de l’interpellation, fustigent le silence jusque-là du gouvernement. En se fondant sur l’article 8 de la Constitution, lequel proclame le caractère sacré de la personne humaine et son inviolabilité, elles dénoncent la violation de ses droits, exigent la libération de Steve, faute de quoi elles se réservant le droit de déclencher en temps opportuns des actions pour arrêter tous les dénis de droits au Bénin.

La Centrale des Syndicats Autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (Cgtb) et l’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin (Unstb), voilà les trois organisations de la société civile qui ont donné de la voix pour opiner sur l’enlèvement le 12 août 2024 dernier, au Togo, de Steve Amoussou. Dans une déclaration rendue public hier jeudi 29 août, à la Bourse du travail, ces trois organisations ont d’abord fait une mise au point par rapport à la lenteur de leur réaction face à cette affaire qui continue de défrayer la chronique. « Les centrales et confédérations syndicales signataires de la présente déclaration ont gardé le silence depuis lors face à cette actualité, non pas parce qu’elles ne se sentaient pas concernées, mais parce que les faits sont si invraisemblables qu’il fallait avoir des versions officielles pour s’en convaincre et se faire une opinion », a affirmé le porte-parole, Anselme Amoussou. Selon ce dernier, ‘’la version officielle togolaise permet aux confédérations et centrales syndicales des travailleurs du Bénin, éprises d paix et de justice sociale, attachées aux acquis démocratiques et aux principes universels des droits de l’homme et des libertés individuelles de se prononcer’’.

Prenant donc appui sur le communiqué du Procureur de Lomé, ces organisations, dans leur déclaration, se sont interrogées sur la forme de l’interpellation de Steve Amoussou. Selon elles, les circonstances de l’enlèvement de Steve Amoussou et le silence coupable du gouvernement béninois de même que celui des autorités judiciaires béninoises compétentes leur permettent d’affirmer les règles qui régissent la poursuite d’un individu ‘’n’ont pas été respectées’’. « Les centrales et confédérations syndicales du Bénin y voient une pratique rétrograde qui viole en tout point de vue les normes nationales et internationales en matière de droits fondamentaux de personnes en conflit avec la loi », a-t-il dénoncé.

Tout en saluant la position affichée par l’Ordre des avocats du Bénin, les centrales et confédérations syndicales ‘’s’interrogent sur ce que vaut un procès dont la fondation est faite de la violation flagrante et grave des droits élémentaires de la personne mise en cause’’. C’est pourquoi, elles ‘’dénoncent formellement la violation du droit des citoyens à l’information juste et officielle portant sur un fait ayant entraîné l’implication active ou passive d’un Etat voisin’’, fustige le silence coupable du gouvernement, ‘’s’inquièttent et dénoncent avec vigueur la forme et la méthode utilisées dans le cadre de l’interpellation de Steve Amoussou. Elles appellent à une gouvernance responsable et respectueuse de l’humain pour le bien de chaque Béninois et de chaque Béninoise.

Considérant tout ce qui précède, la Centrale des Syndicats Autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (Cgtb) et l’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin (Unstb), exigent la libération de Steve Amoussou au regard des conditions de son arrestations. « En tout état de cause, les centrales et confédérations se réservent le droit de déclencher en temps opportuns des actions pour arrêter tous les dénis de droits au Bénin », ont-elles mis en garde.

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