Bénin – Niger : Ce qu’augure la reprise des exportations du pétrole nigérien

Crise bénino-nigérienne : pourquoi le général Tiani s'ouvre enfin au dialogue ?

Après une longue période de brouille entre le Bénin et le Niger, les deux pays se résolvent à calmer les tensions en posant des actes concrets tels que la reprise des exportations du brut nigérien via le Bénin. Aussi, l’ultime aboutissement auquel l’on pourrait s’attendre est que le Niger se décide enfin à ouvrir lui aussi ses frontières.

Peu à peu la crise entre le Bénin et le Niger connait son épilogue. Coup d’Etat, application des sanctions de la CEDEAO par le président Patrice Talon favorable à une intervention militaire, interruption du chargement du pétrole nigérien sur la plateforme de l’oléoduc à Sèmè-Kpodji par le gouvernement béninois après le refus du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie d’ouvrir la frontière, diverses accusations de part et d’autre… Cette escalade de tensions semble désormais appartenir au passé.

Après une période difficile marquée par un bras de fer entre Patrice Talon et Abdourahamane Tiani, le bon sens semble être revenu avec la médiation des anciens présidents du Bénin, Dieudonné Soglo et Boni Yayi. Talon reçoit en juillet une délégation nigérienne dans le cadre de la résolution du conflit tandis que, de son côté, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Tiani accepte les copies figurées des lettres de créances de l’ambassadeur béninois près le Niger, Gildas Agonkan dont l’accréditation n’a pas suivi directement la nomination deux mois plus tôt.

Bientôt l’ouverture de la frontière !

Les médias nigériens annoncent qu’un navire se trouve depuis le 16 août, dans les eaux béninoises, pour charger une cargaison de pétrole venu du Niger. L’opération est sans nul doute un point culminant du dégel des tensions avec le Bénin. En effet, le Niger avait suspendu les opérations de chargement en juin dernier après avoir annoncé que le Bénin abrite des agents français potentiellement nuisibles à son intégrité. Selon Seidik Abba, journaliste et président du Centre International d’Etude et de Réflexion sur le Sahel, auteur de l’ouvrage “Crise interne au Conseil militaire suprême du Niger”, « la réouverture de la frontière va intervenir puisque les deux pays sont d’accord ».

Toutefois, le Niger exigerait un protocole de sécurité à mettre en place « pour éviter qu’il y ait des attaques terroristes dans la zone ». « Les deux pays, ajoute-t-il, vont amorcer une nouvelle phase de leur relation avec bientôt la réouverture de la frontière et le règlement de l’ensemble des litiges. Le Niger aura toujours besoin du Bénin pour exporter et importer. Et le Bénin aura toujours besoin du Niger qui est son premier partenaire sur le port de Cotonou ».

L’enjeu du pétrole nigérien est capital. Les exportations seraient passées de 30 000 à 120 000 barils. Le Niger ayant plus que jamais besoin de ressources, les aides bilatérales étant suspendues, n’aurait aucun intérêt à ne pas résoudre son différend avec le Bénin. Le troisième protagoniste de cette coopération est la Chine qui a financé le pipeline et attend de rentabiliser son investissement.

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