Le gouvernement malien a annoncé le dimanche 4 août 2024, la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réagi ce lundi à la décision de Bamako.
Selon un communiqué du colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement malien, cette décision a été motivée par « l’implication reconnue et assumée de l’Ukraine dans l’agression caractérisée du Mali » lors des combats survenus fin juillet 2024 dans la région de Kidal, près de la frontière algérienne, entre les Forces armées maliennes (FAMa) et les rebelles du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), associés à des groupes alliés à al-Qaïda.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase semble être une vidéo controversée partagée par l’ambassadeur de l’Ukraine à Dakar, Yurii Pyvovarov, sur la page Facebook de l’ambassade. Dans cette vidéo, Andriy Yusov, porte-parole du renseignement ukrainien, se serait vanté d’avoir filé des informations aux rebelles touaregs du CSP, qui les auraient aidés dans leurs affrontements contre les FAMa.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a qualifié la décision malienne de « courte vue et précipitée » et « rejette résolument les accusations du gouvernement de transition du Mali de soutien de l’Ukraine au terrorisme international ». Dans un communiqué, Kiev a réaffirmé son adhésion aux normes du droit international et à la souveraineté des États, tout en rappelant son rôle historique de soutien à l’indépendance et à la décolonisation des pays africains, y compris le Mali. De plus, l’Ukraine a rappelé sa contribution à la sécurité régionale à travers son contingent de “Casques bleus” qui a participé à des missions de maintien de la paix au Mali de 2019 à 2022. Par ailleurs, « L’Ukraine se réserve le droit de prendre toutes les mesures politiques et diplomatiques nécessaires en réponse aux actions inamicales du Gouvernement » malien, indique le communiqué de la diplomatie ukrainienne.