10 novembre 2024

Au Bénin, l’opposante Reckya Madougou réclame son coffre-fort à la justice

Au Bénin, l’opposante Reckya Madougou réclame son coffre-fort à la justice

Arrêtée dans la foulée de l’élection présidentielle de 2021 et condamnée à 20 ans de prison, Reckya Madougou n’a plus revu son coffre-fort emporté par la justice lors d’une perquisition de son domicile. Elle a donc saisi l’Organisation pour la défense des droits de l’homme pour obtenir gain de cause. C’est Maître Aboubacar BAPARAPE, président de ladite organisation qui l’a fait savoir lors d’un point de presse cette semaine.

L’avocat béninois et président de l’organisation pour la défense des droits de l’Homme a fait savoir que c’est en raison des brimades dont elle fait l’objet de la part de la justice béninoise que Reckya Madougou et ses parents se sont plaints lui. Après avoir été arrêtée au retour d’un meeting de l’opposition à Porto-Novo le 03 mars 2021, son domicile a fait l’objet d’une perquisition. Plusieurs objets avaient été emportés par les enquêteurs mandatés par le procureur spécial de la Criet. Mais depuis sa condamnation en décembre 2021 à 20 ans de prison, elle n’est toujours pas rentrée dans la possession de ses biens saisis lors de la perquisition. Une attitude condamnable selon l’avocat béninois.

Me Baparape rappelle que Reckya Madougou n’a pas fait appel de sa condamnation par la Criet. De ce fait, la peine qui lui est infligée est irrévocable. “Dans ces conditions (…) l’accusé ainsi condamné, dont les effets avaient fait l’objet de saisie lors des perquisitions, si les juridictions n’en ont pas ordonné la confiscation au profit de l’État, l’intéressé demeure propriétaire de ces biens”. De ce fait, le coffre-fort de la prisonnière politique mis sous scellés par la Criet devrait lui être simplement restitué. Selon les explications de l’avocat, le Code de procédure pénale autorise l’ancienne garde des sceaux à réclamer la restitution de son coffre.

Voulant faire valoir son droit, Reckya Madougou, par l’entremise de ses parents, a formulé une demande auprès du parquet de la Criet pour réclamer son bien. Mais jusque-là, elle n’a toujours pas obtenu gain de cause. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles elle a saisi l’organisation de défense des droits de l’Homme. “J’ai saisi le procureur spécial qui, procéduralement, est compétent donc pour ordonner les restitutions. [Mais] là encore, je n’ai pas eu de suite”, se désole Me Aboubacar BAPARAPE. En s’adressant à l’opinion publique, il espère que le cri d’appel de Reckya Madougou tombera dans les oreilles du président de la République. Ce dernier pourrait peser de son autorité pour faire respecter les droits de l’opposante politique, estime-t-il.

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