Reçu dans une émission spéciale le samedi 15 avril 2023 sur la page Facebook du web citoyen Vital Panou, Martin Rodriguez s’est prononcé sur les causes profondes du ras-le-bol des producteurs de soja depuis quelques semaines.
L’opérateur économique contraint à l’exil depuis 2016, parle surtout des décisions du gouvernement qui accentuent les souffrances des producteurs et qui visent à les maintenir dans la précarité. Selon Martin Rodriguez, le président de la République est le seul responsable de la crise dans la filière soja au Bénin. En dehors de la filière coton où il a bâti sa fortune, Patrice Talon chercherait à avoir le monopole dans toutes les autres filières agricoles. C’est donc la raison pour laquelle il a créé la Sipi, seule société chargée aujourd’hui d’acheter le soja aux producteurs à des prix et taxes fixés par Patrice Talon, déplore monsieur Rodriguez. Il estime que « seul le Parlement est habilité a décidé des taxes » et qu’un «gouvernement ne peut pas se lever et imposer des taxes partout comme il veut ». Mieux, la nouvelle réglementation que le pouvoir impose pour la commercialisation du soja risque aussi de mettre à mal la dignité des producteurs. Selon l’opérateur béninois, la plupart des producteurs de soja appartiennent à des communautés au sein desquelles l’on attache du prix à la noblesse. Il explique par exemple que c’est grâce à ses recettes à la fin de la campagne qu’un producteur payera ses dettes. En cas de faillite, «c’est une honte et les gens sont capables de se suicider ».
Martin Rodriguez s’inspire du modèle togolais pour imputer la responsabilité de la fronde des producteurs au président béninois. À en croire ses propos, le président Faure Gnassingbé du Togo voisin ne s’ingère pas dans l’organisation des filières agricoles. Ce dernier ne possède pas d’entreprises agricoles, encore moins d’usine de production. Ainsi, il n’a jamais taxé des produits agricoles ou imposé le prix et le circuit de vente. Or, au Bénin, le gouvernement est dirigé par un opérateur économique qui chercherait à enlever des parts dans tous les secteurs. Martin Rodriguez se dit alors convaincu d’une chose : «Le malheur du Bénin est que nous avons un président homme d’affaires dans tous les secteurs».
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