La “Dynamique Monseigneur Kpodzro” (DMK), coalition d’opposition qui a soutenu la candidature de Kodjo Agbeyomé perd ses têtes de pont. La participation éventuelle aux prochaines élections législatives divise au sein de ce rassemblement. Son initiateur, Monseigneur Kpodzro, qui demande un boycott du scrutin, a donc décidé de se retirer de la DMK qui, dans la foulée, change de nom pour devenir Dynamique pour la majorité du peuple (DMP).
L’ancien évêque de Lomé, grande figure de la contestation de la réélection de Faure Gnassingbé en 2020, ne souhaite pas participer aux élections avec une coalition qui porte son nom. Tout comme lui, l’opposant Kodjo Agbéyomè, contraint à l’exil, n’est pas favorable à une participation de la “Dynamique Monseigneur Kpodzro” au prochain processus électoral. Le mardi 11 avril 2023, dans une vidéo, il avait fait cette déclaration : « en cohérence à notre serment de fidélité au peuple togolais et dans la pleine conscience de notre mission générationnelle, ma formation politique, le MPDD garde le cap du parachèvement de la révolution électorale et pacifique du 22 février 2020 et ne prendra donc pas part aux prochaines élections ». Mais certains partis d’opposition, membres de la coalition, estiment que seule la participation aux élections législatives de 2023 peut permettre de changer les choses et de prétendre à accéder au pouvoir. Ceux-ci ont donc décidé de s’émanciper de l’autorité de l’évêque émérite et du MPDD de Kodjo Agbéyomè. Les pro élections ont donc changé le nom de la coalition en “Dynamique pour la majorité du peuple” pour, disent-ils, ne pas contrarier Mgr Kpodzro.
Pour la coordinatrice de l’ex DMK, Brigitte Adjamagbo Johnson, il ne s’agit pas d’un renvoi de l’archevêque et du parti dissident. Cette dernière estime que c’est le moment de « saisir l’opportunité des prochaines législatives pour concrétiser l’alternance ». Lesdites élections devront avoir lieu cette année, mais les autorités n’ont jusque-là pas encore communiqué de date quant à leur organisation.