Lors du 65e sommet de la CEDEAO à Abuja, au Nigéria, le commissaire de l’Union africaine (UA) en charge des affaires politiques, paix et sécurité a qualifié d’ « inacceptable » le retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso de l’organisation sous-régionale. Ces déclarations ont provoqué des réactions négatives de la part des gouvernements de ces trois pays, désormais membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils ont exprimé leur désaccord et condamné fermement ces propos.
Les propos du commissaire de l’Union Africaine ont suscité une vive indignation à Bamako, Ouagadougou et Niamey. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’AES ont publié un communiqué conjoint pour dénoncer et condamner ce qu’ils considèrent comme une « prise de position inappropriée, inopportune et contreproductive ». Ils soulignent que le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO est une décision « souveraine et conforme aux dispositions du Traité révisé de la CEDEAO ».
Les dirigeants de l’AES estiment que la CEDEAO a échoué à défendre les intérêts des États membres et à promouvoir une véritable intégration régionale. Ils arguent que l’organisation est devenue un outil de pression politique utilisé par certains États pour maintenir leur influence sur la région. En réponse, ils ont choisi de se retirer de la CEDEAO et de former une nouvelle alliance qui, selon eux, sera plus représentative de leurs aspirations et de leurs besoins. Les gouvernements de ces trois pays insistent sur le fait que leur retrait vise à protéger leur souveraineté et leurs intérêts nationaux. Et par conséquent, « toute appréciation de cette décision souveraine constitue une ingérence dans les affaires intérieures des États membres de la Confédération des États du Sahel (AES) et une violation des dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies, de l’Acte constitutif de l’Union africaine ».
