Comment la faculté de droit et de sciences politiques (Fadesp) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) peut-elle se sortir de la crise dans laquelle elle est plongée depuis que votre journal a levé un coin de voile sur les mauvaises pratiques qui ont conduit au désastre que dénoncent les étudiants ? C’est la question à laquelle tentent de répondre les responsables de cette faculté.
Vendredi dernier, après 48 heures de débats houleux entre les enseignants de cette faculté suite à la parution de la première partie de notre enquête, le décanat de la Fadesp a convoqué en urgence une réunion du conseil général des enseignants pour, annonce-t-on « analyser la situation relative aux échecs massifs (des étudiants, ndlr) le mardi 9 juillet à 10h ». En effet, le conseil des enseignants se réunira pour la première fois depuis la publication des résultats catastrophiques des examens académiques. « Ils ne l’auraient probablement jamais fait sans votre article et de toutes les façons les enseignants ne viennent jamais », nous confie une source interne qui confirme ce que nous soulignions dans notre précédent article, à savoir que la Fadesp est devenue la cour du roi Pétaud où l’impuissance d’un décanat lui-même divisé, a laissé prospérer des pratiques qui n’honorent pas une faculté et qui pénalisent l’avenir des étudiants.
Nous avons découvert au cours de cette enquête que plusieurs enseignants n’ont pas mis les pieds dans cette faculté depuis des années, alors qu’ils sont toujours payés par le trésor public. Beaucoup n’ont pas fait le moindre cours depuis si longtemps, n’ont corrigé aucune copie d’examen, ni participé à la moindre session de délibération des résultats. Nos investigations montrent qu’à la Fadesp, les dégâts sont plus grands et le mal plus profond. Les documents auxquels votre journal a eu accès indiquent malheureusement que plusieurs enseignants, tous grades confondus, sont absents de la faculté, ne s’impliquent pas dans la formation des étudiants, ni dans leurs évaluations. Alors qu’ils sont clairement épinglés dans ces pratiques inacceptables nombre d’entre eux se sont enfermés dans le déni et refusent de se regarder dans le miroir.
Dans ces conditions, la question que tout le monde se pose est de savoir si les enseignants de la Fadesp auront le courage de faire leur propre examen de conscience, d’identifier parmi eux les brebis galeuses et d’admettre leurs responsabilités dans le laxisme qui plombe les résultats des étudiants depuis plusieurs années. C’est ce qu’attendent les étudiants de la réunion de crise des enseignants.
Autant dire que la liste des présents à ce conseil général des enseignants et les décisions qui seront annoncées mardi au sortir de cette réunion seront attentivement scrutées.