Lors d’un panel organisé sur le thème « Renforcement du rôle, de la pertinence et de l’efficacité de la Cour de justice de la CEDEAO par une synergie accrue avec les juridictions nationales des Etats membres », dans le cadre de la Conférence internationale de la Cour de Justice de la CEDEAO à Freetown, en Sierra Léone, Dr Patricia Ambeu, magistrate du Conseil d’État de Côte d’Ivoire, a mis un accent particulier sur le dialogue accru entre la Cour de Justice de la CEDEAO et les juridictions nationales.
Pour Dr Patricia Ambeu, si on rêve d’une effectivité du droit dans l’espace communautaire, principal objectif de cette Conférence internationale, il faut faire du dialogue entre les principaux acteurs, une arme de guerre. La magistrate estime que les juridictions nationales, en tant que « juridictions de droit communautaire », devraient jouer un rôle central dans le processus judiciaire au sein de la CEDEAO. Mais elles ignorent souvent ce rôle, ce qui constitue un défi majeur à surmonter. Ainsi, pour faire face à cette « aversion assumée et [cette] ignorance de leur fonction de juge communautaire », selon Dr Patricia Ambeu, il faut privilégier « le nécessaire dialogue entre la Cour et les juridictions nationales qui, plutôt que de s’ignorer ou encore de se combattre, devraient, dans le respect des prérogatives de chacun, œuvrer en chœur pour l’efficacité et l’effectivité du droit dans l’espace communautaire pour le bonheur du justiciable, des citoyens de la communauté ».
Pour favoriser une meilleure compréhension et une bonne coopération entre la juridiction communautaire et celles nationales, Dr Patricia Ambeu recommande la mise en place par la Cour de Justice de la CEDEAO, d’un cadre de formation et d’informations sur les questions de ‘’droit et de contentieux communautaires’’, à destination des magistrats des juridictions nationales, des avocats et même des facultés de droit des États membres. Pour elle, cette initiative permettra de renforcer les compétences et les connaissances des professionnels du droit afin de faciliter le traitement des affaires communautaires.