Depuis février 2024, des déguerpissements s’observent dans la ville d’Abidjan. Plusieurs quartiers jugés informels ont été détruits par les autorités publiques. Bien que le gouvernement ivoirien ait mis en place des mesures d’accompagnement pour les populations concernées, les déguerpis du quartier de Boribana, dans la commune d’Attécoubé, expriment leur mécontentement quant au flou observé dans le recensement et la distribution des indemnités.
Sur appel de l’ONG Colombe Ivoire, les déguerpis de Boribana se sont réunis ce dimanche 5 mai 2024 pour dénoncer le manque de transparence dans le processus de recensement et de distribution des indemnités. Certains affirment n’avoir jamais reçu les 250 000 francs CFA promis par le gouvernement, tandis que d’autres dénoncent des cas de fraude où de faux bénéficiaires auraient reçu les indemnités à leur place.
« On nous a donné un papier de recensement et on nous a dit que l’argent était déjà là, qu’on devait passer à la mairie et que la mairie allait nous payer. Mais quand on y va, on ne voit pas nos noms là-bas. On nous a refoulés, on nous a chassés ! Mais [les fonctionnaires] ont mis leur nom dans la liste, leurs personnes à eux… Quand on leur donne 250 000 francs, en sortant, ils donnent 100 000 francs [aux fonctionnaires véreux] et repartent avec 150 000. Ils leur donnent l’argent à la place des vrais déguerpis que nous sommes, qui n’ont pas reçu jusqu’à présent 100 francs. » , confie une victime à RFI.
Mais la mairie d’Attécoubé rejette les accusations de fraude et assure que tous les déguerpis ont été recensés. Cependant, elle reconnaît que certains ménages n’ont pas encore été indemnisés en raison de la nécessité de fournir des documents supplémentaires. L’adjoint au maire en charge du secteur appelle à la patience et assure que les indemnisations se feront progressivement.