Alors que des organisations syndicales préparent une marche pacifique ce samedi 27 avril pour dénoncer la vie chère au Bénin, la manifestation a du plomb dans l’aile. À travers un communiqué hier jeudi, le préfet du Littoral, Alain Orounla met en garde contre une marche non autorisée et les organisateurs à se conformer aux dispositions réglementaires. Mais quelques heures après, les organisations syndicales apportent un démenti aux arguments évoqués par l’autorité préfectorale.
Coffi Eganhoui
C’est dans une ambiance de réponse du berger à la bergère que la marche pacifique de ce samedi se prépare. La manifestation est une initiative de trois syndicats : la CSA-Bénin, la CGTB et l’UNSTB. Dans un communiqué ce jeudi, le préfet Alain Orounla dit être informé de la marche et invite tout de même « les centrales syndicales susnommées à se conformer aux textes et procédures en vigueur en formulant à l’endroit des Autorités compétentes une demande d’autorisation de marche en bonne et due forme, et ce, dans le délai règlementaire ». Une réponse qui a très tôt fait place, dans l’opinion, au doute sur la tenue effective de la marche.
De leur côté, les organisateurs n’ont pas tardé à réagir. Ils désavouent les raisons évoquées par le préfet et qualifient son communiqué de « ruse » qui « aurait laissé croire à l’opinion publique que les formalités n’auraient pas été respectées ». La CSA-Bénin, la CGTB et l’UNSTB rassurent les travailleurs de ce que « les formalités administratives ont été bel et bien accomplies auprès de la mairie de Cotonou, de la Préfecture du Littoral, de la police républicaine à travers la Direction Départementale de la Police Républicaine du Littoral et le Commissariat central de la ville de Cotonou ». Le communiqué indique également que l’administration préfectorale n’a notifié aucun manquement au courrier que lui ont adressé les organisateurs.
La marche pacifique aura donc lieu ce samedi 27 avril à Cotonou, rassurent les centrales syndicales qui exhortent les travailleurs à se mobiliser à la Bourse du travail, point de départ de la manifestation, à partir de 07 heure. « Sortons tous pour exprimer la souveraineté du peuple et exiger l’effectivité de l’État de droit chèrement conquis à la Conférence Nationale de février 1990 », peut-on lire dans le communiqué des organisateurs qui rendent « le gouvernement responsable de toutes les déconvenues consécutives à sa volonté de ne pas laisser les travailleurs marcher dans la paix pour protester ».
Quelques heures avant le communiqué du préfet, faut-il le rappeler, le gouvernement était entré en négociations avec les organisations syndicales.