La flambée des prix du maïs au Bénin suscite des préoccupations. Alors que le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui a tenté de justifier sur l’ORTB, le 17 avril dernier, la cherté du maïs, l’ancien ministre chargé des relations avec les institutions, Alain Adihou n’est pas convaincu. Il dénonce une politique ‘’libérale excessive et inhumaine’’. Il propose des solutions alternatives pour atténuer les effets néfastes de cette politique sur les agriculteurs et les consommateurs.
Alain Adihou exprime son scepticisme quant aux explications avancées par le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, concernant la hausse des prix du maïs. Selon lui, cette flambée des prix est le résultat du « libéralisme à outrance, inhumain sans prendre de gants pour prévenir ». Il remet en question la fermeture de l’Office national d’appui à la sécurité alimentaire (ONASA), chargé de constituer des réserves stratégiques de denrées alimentaires. Pour l’ancien ministre, cette décision contribue à la hausse des prix.
Le ministre Gaston Dossouhoui, lors de son intervention, relevait un « problème sur l’offre et la demande », avec la consommation du maïs au niveau du Sahel qui serait devenue très importante. Il a d’ailleurs évoqué comme solution, qu’ « Il faut produire mieux et produire davantage. Pour ça, nous avons essayé au cours de cette campagne de rendre disponibles des semences hybrides. Ceci permet de permettre d’augmenter les rendements ». Mais pour Alain Adihou, le problème ne se trouve pas au niveau des producteurs. « S’il y a de disponibilité de maïs et qu’il est possible de vendre, pourquoi le producteur ne vendrait pas ? Il ne faut pas accuser le producteur d’avoir été sensible à la demande de la sous-région », a-t-il déclaré. Pour l’ancien ministre, le gouvernement devrait revoir sa politique économique et envisager des mesures plus interventionnistes pour réguler les prix sur le marché.
« Ce qu’il faudra faire, c’est d’acheter à l’interne, au niveau des paysans. Si le Nigeria ou un autre pays veut acheter à X FCFA, qu’à l’intérieur du pays, on achète à X moins quelque chose pour que le paysan ait satisfaction quelque part, pour que dès qu’il y aura difficulté, on réinjecte dans le pays dans la consommation », suggère Alain Adihou.