Réforme constitutionnelle au Togo : « La CEDEAO doit se mêler de cela », estime Komlan Messié de la société civile

Réforme constitutionnelle au Togo : « La CEDEAO doit se mêler de cela », estime Komlan Messié de la société civile

La nouvelle constitution adoptée par le Parlement togolais a mis en alerte la classe politique et la société civile. Alors que le texte est renvoyé aux députés pour une relecture, à la demande du président Faure Gnassingbé, des voix s’élèvent pour dénoncer un hold-up de la démocratie.

Coffi Eganhoui

Parmi les personnes qui dénoncent le texte, figure Komlan Messié, président du Forum de la société civile ouest-africaine (Foscao). Pour lui, l’avis du peuple togolais n’a pas été pris en compte dans le processus d’adoption de la nouvelle constitution. L’un des changements majeurs qu’implique cette nouvelle constitution est le passage d’un régime présidentiel à un autre de type parlementaire. « Cette proposition de modification constitutionnelle n’est pas inclusive parce que les députés qui sont là ont voté, mais, notamment, la population ne semble pas avoir été consultée », fustige Komlan Messié.

Pour ce responsable de la société civile, « La démocratie implique l’inclusivité ». Un principe qui serait violé dans le processus d’adoption de la nouvelle constitution. Malgré la demande d’une relecture du texte par les députés, Komlan Messié pense que le Togo se dirige vers de nouvelles tensions politiques et suscite l’intervention de la communauté sous-régionale. « Nous pensons honnêtement que les députés se lancent dans, probablement, une certaine crise. Et donc les organisations comme la CEDEAO doivent se mêler de cela », a laissé entendre le président du Foscao sur RFI.

Tout comme la société civile, des acteurs politiques se sont insurgés contre la nouvelle constitution. Pas question de changer de régime politique et de passer à une nouvelle république sans passer par un référendum constitutionnel, estime par exemple Gerry Taama, député de l’opposition. « Notre observation principale, c’est que, si nous devions aller vers une Ve République, cela se fasse par référendum. Mon avis personnel, c’est qu’on aurait pu mieux faire, mettre plus de temps… Il faut faire des consultations en vue d’aboutir à un texte plus consensuel », a fait savoir pour sa part l’opposant qui préside le parti Nouvel engagement togolais.

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