L’ancien président est accusé par le parti au pouvoir d’être de connivence avec les combattants du mouvement M23. Le samedi 30 mars 2024, lors d’une rencontre avec les militants, le secrétaire général de l’UDPS, le parti présidentiel, a déclaré que Joseph Kabila est à la base de l’insécurité à l’est de la RD Congo.
Coffi Eganhoui
Joseph Kabila soutient-il les rebelles du M23 ? Officiellement, son parti politique a annoncé qu’il s’est désolidarisé du groupe rebelle. Mais cela ne convainc pas Augustin Kabuya, le chef du parti présidentiel. « Il n’habite plus ici. Retenez dans vos cœurs ceci, cette situation que nous traversons, c’est toujours Kabila qui est à la base de cette situation », a-t-il déclaré samedi dernier au sujet de l’ancien président congolais et prédécesseur de Félix Tchisékédi.
Au sein de la société civile, cette accusation est prise très au sérieux. Jean-Claude Katende, président l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a exhorté la justice à se saisir de l’affaire pour y faire la lumière. « S’ils ont des preuves que ces personnes et ces partis sont impliqués dans la guerre, ils doivent pouvoir mettre ces preuves à la disposition des citoyens et auprès des magistrats qui doivent pouvoir s’en servir. Faire ce qu’ils sont en train de faire, c’est exacerber une situation politique, sociale et économique déjà grave en continuant à diviser inutilement le pays sans avoir apporté aucune preuve. La justice devrait se saisir de cette question et interpeller M. Kabuya pour qu’il vienne donner davantage d’explications, d’éléments sur ce qu’il disait. S’ils n’ont pas de preuve, la justice devrait les poursuivre elle-même pour propagation de faux bruits, pour diffamation. Dans le contexte actuel, il ne faut pas jouer avec ce genre de déclaration sans avoir de preuve irréfutable », a-t-il confié à nos confrères de RFI.