Le député et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale s’exprimait ainsi lors d’un entretien qu’il a accordé à nos confrères de Bip Radio. Orden Alladatin s’est prononcé sur la modification du code électoral et donne les motifs des passages en force de la majorité parlementaire.
Si l’on s’en tient aux propos du député de l’UP-R, le reniement des acquis démocratiques issus de la conférence des forces vives de 1990 et les exclusions politiques de ces dernières années s’expliquent par le souci de développer le pays. Interpellé sur le passage en force des députés de la mouvance lors du vote de la loi modificative du Code électoral, il a semblé avouer que le consensus ne faisait plus partie du jeu politique du gouvernement en place depuis 2016. « Le consensus né de la conférence nationale n’a pas permis le développement du pays », a déclaré Orden Alladatin.
En effet, le président de la commission des lois au parlement estime que le pluralisme politique et le multipartisme au sein de l’hémicycle n’ont pas permis aux différents chefs d’État de développer leurs programmes politiques. « Nous avons rencontré le Président Yayi Boni à la présidence, qui nous a dit que pour faire passer des textes de loi, qu’il était obligé de déplacer des valises d’argent tous les mardis en direction de l’Assemblée nationale. C’était à ce prix que les lois étaient votées », a confié Orden Alladatin.
À le croire, c’est pour éviter ce genre de situations au gouvernement que Me Adrien Houngbédji, alors président de l’Assemblée nationale, aurait entrepris « de travailler les textes de façon à ce qu’il n’y ait que deux à trois grands partis politiques qui s’alternent au pouvoir au Bénin ». C’est donc la matérialisation de cette volonté politique qui a abouti aux codes électoraux de 2018 et 2019 qui ont jusque-là permis d’exclure certaines parties de la classe politique des élections successives.
Orden Alladatin s’est ainsi vanté de faire partie de ceux qui ont eu le courage d’aller vers la réforme du système partisan avec l’instauration d’un certain nombre de barrières ayant permis ces dernières années au chef de l’exécutif de détenir une majorité confortable au sein du parlement. Dès lors, il ne devrait plus être question de chercher le consensus dans la mise en œuvre des réformes politiques. Car « le consensus né de la conférence nationale n’a pas permis le développement du pays », a laissé entendre le député UP-R.