À 70 ans, Bola Tinubu s’apprète à succéder à Muhammadu Buhari en mai prochain.
Ancien gouverneur de l’État de Lagos, le septuagénaire est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 1er février 2023. Un scrutin présenté comme le plus serré depuis 1999, mais qui consolide une fois de plus la démocratie dans un Nigeria déchiré par des crises économiques et sécuritaires.
Régulièrement présenté comme opérateur économique et homme politique très influent, le nouveau président élu du Nigeria était par le passé, selon Jeune Afrique, « chauffeur de taxi aux États-Unis, cadre chez Mobil », avant de faire son entrée en politique. Artisan de première ligne des victoires de son prédécesseur en 2015 et 2019, Bola Tinubu hérite du surnom de “faiseur de roi”. C’est également un homme qui connaît la valeur de la liberté. Il fait partie de ceux qui se sont farouchement opposés au régime dictatorial du dirigeant militaire Sani Abacha. Ce dernier l’avait même contraint à l’exil avec plusieurs autres personnes. Cela fit de Bola Tinubu un ardent défenseur des libertés individuelles.
« M. Tinubu connaît la valeur de la liberté et la porte comme un insigne sur son chapeau caractéristique – une manille brisée qui ressemble à un chiffre huit horizontal », dira de lui le média anglais BBC. Même si son élection continue de susciter de vives contestations au sein de l’opposition, elle renforce l’alternance au pouvoir et consolide davantage la démocratie.
En effet, le président sortant dont le second mandat arrive à terme n’a pas fait l’option de tordre le cou à la constitution pour se représenter pour un troisième mandat. Ce retrait de Muhammadu Buhari perpétue la culture de l’alternance démocratique qui a fait le succès du Nigeria.
Néanmoins, la tâche ne s’annonce pas facile pour Bola Tinubu qui hérite, à 70 ans, d’un pays en proie à l’insécurité généralisée, au chômage élevé, à l’inflation croissante et surtout à la multiplicité des ethnies.
