A l’issue de son dernier sommet extraordinaire à Abuja le samedi 24 février, la CEDEAO a décidé de lever les sanctions économiques infligées au Niger. Cela implique aussi la réouverture des frontières terrestres et aériennes avec ses pays voisins. Au lendemain de ce sommet, le Bénin a aussitôt réouvert la frontière de son côté. Mais la partie nigérienne est toujours fermée.
En début de semaine, le Bénin a remis en fonction le poste frontalier de Malaville qui relie le pays à son voisin du Niger. C’est l’une des conséquences des résolutions du sommet extraordinaire de la CEDEAO. Suite au départ annoncé des trois pays de l’Alliance des États du Sahel, l’organisation sous-régionale veut se montrer plus coopérative avec les juntes militaires qui dirigent ces pays. Le Bénin, dont le Président est l’une des têtes pensantes de l’intervention militaire annoncée à Niamey pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions, a réouvert sa frontière. De l’autre côté du pont qui relie les deux pays, le blocus est toujours maintenu. Pour quelles raisons ? La junte dirigée par le Général Tiani veut se méfier du Bénin.
En effet, selon une source médiatique, les autorités nigériennes maintiennent la frontière fermée pour des raisons de sécurité. L’opération militaire annoncée pour libérer le Président déchu en juillet dernier et le rétablir dans ses fonctions devrait partir du Bénin. La junte nigérienne n’a donc pas voulu se laisser distraire par le changement de veste des responsables de la CEDEAO pour se faire surprendre. Sur le plan économique, le Niger s’était déjà tourné vers le port de Lomé pour ses importations et exportations. Les opérateurs économiques du pays sont les principaux clients du Port Autonome de Cotonou, mais la junte leur a déconseillé d’acheminer leurs marchandises vers cette ouverture maritime qui reste pourtant la plus proche et la plus fiable sur le plan sécuritaire.