L’universitaire et homme politique béninois arrêté et emprisonné depuis le 15 avril 2021 s’est plaint des traitements inhumains et dégradants dont il fait l’objet depuis son arrestation. Dans un courrier adressé au ministre de la Justice le 08 mars 2023, il est revenu sur les conditions dans lesquelles il purge sa peine de 10 ans de réclusion criminelle.
L’homme politique béninois se dit victime d’un acharnement politique depuis le début de l’affaire. Le professeur de droit constitutionnel qui a toujours réfuté les accusations portées contre sa personne dénonce les circonstances de son arrestation et de sa détention. Il reproche au patron de la justice béninoise, Séverin Maxime Quenum, de l’avoir fait détenir dans des « toilettes publiques ». Dans sa lettre, il révèle avoir été détenu de longs mois durant “dans des toilettes publiques”.
Le candidat empêché de participer à la dernière élection présidentielle, parle aussi de la violation de son droit de visite. « Comment auriez-vous pu (…) me refuser, sous prétexte de Covid-19, la visite de mes proches ? », demande Joël Aïvo au garde des Sceaux. Il y a quelques semaines, la visite d’une délégation de députés de l’opposition lui a été refusée par l’administration pénitentiaire, sur décision politique. Quant à son époux et ses deux enfants, ils ne le voient que par l’entremise d’une grille installée à l’entrée de la maison d’arrêt. Ces traitements, Joël Aïvo en est convaincu, ne sont pas ceux auxquels on soumet les détenus de droit commun. « C’est seulement à un adversaire politique qu’on inflige les pires persécutions, sous le masque d’un criminel », se désole t-il.
Pour lui, le ministre Sévérin Maxime Quenum est personnellement responsable de la dégradation du système judiciaire béninois et des droits humains. “Je vous accuse personnellement de faire de la violation des droits de l’Homme, précisément de vos adversaires politiques, l’une des finalités non dissimulées de votre politique”, a-t-il écrit dès l’entame de sa lettre.