10 novembre 2024

Bénin : des femmes de détenus politiques demandent la libération de leurs maris

Bénin : des femmes de détenus politiques demandent la libération de leurs maris

Il s’agit des épouses des personnes interpellées lors des violences électorales de 2021 au Bénin. Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République depuis Parakou, ce jeudi 22 février 2024, elles exposent leurs difficultés à subvenir aux charges familiales et plaident pour la libération au plus vite de leurs époux.

« Nous subissons dans nos chairs, nos cœurs et nos esprits durement les récriminations de nos époux », racontent ces femmes dont les conjoints sont pris dans l’engrenage de la répression des manifestations politiques lors de l’élection présidentielle de 2021. Dans leur adresse à Patrice Talon, elles expliquent comment il leur est de plus en plus difficile de jouer les rôles de père et de mère à la fois. « Abandonnées à notre sort sans aucun soutien, nous avons à nos charges des enfants à éduquer, à soigner, à entretenir, à scolariser, à nourrir mais avec quoi alors que déjà à deux ce n’était pas aisé ? », ont-elles écrit.

Mais ce qui inquiète le plus ces femmes de détenus, c’est la stagnation permanente observée dans l’évolution de la situation judiciaire de leurs hommes. Cela fait plus de trois ans que ces derniers ont été arrêtés et jetés en prison, mais la majorité d’entre eux n’ont jamais été présentés à un juge. Une situation qui préoccupe leurs épouses qui ne savent pas jusqu’à quand va durer le calvaire des « allers-retours des visites quotidiennes ». La meilleure solution pour elles, c’est la relaxe et la remise en liberté de leurs maris. Sur ce point, elles s’appuient sur la récente annonce de Patrice Talon de faire « libérer les jeunes qui n’ont pas à répondre de l’acte des responsables identifiés ». Depuis lors, elles brûlent d’impatience de voir leurs époux sortir des geôles du pays.

Leur demande au Président de la République est nette. Elles souhaitent que le nécessaire soit fait pour que leurs maris fêtent le Ramadan prochain en famille. Dans la lettre, elles plaident auprès du gouvernement pour que tout soit mis en œuvre afin que la libération de leurs époux intervienne « au plus tard à la veille des carêmes musulmans ». Ces femmes ont rassuré Patrice Talon que leurs époux ne tomberont pas dans la récidive. « Trois années de privations de tous genres ; certains ont même perdu femmes et enfants sans pouvoir les enterrer ; constituent une leçon de vie qui changerait bien de personnes responsables qui devraient réfléchir par deux fois désormais avant de s’engager sur des sentiers improductifs et extrêmement glissants », ont-elles déclaré dans la correspondance.

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