Au Bénin, les mouvements de soutien à l’opposant Joël Aïvo, condamné à 10 ans de prison en 2021, se remobilisent pour promouvoir la pensée politique de leur Leader.
Par Julien Coovi
Ils s’étaient faits discrets depuis l’arrestation de leur leader le 15 avril 2021, au lendemain de l’élection présidentielle d’où il avait été recalé. Manifestement, ils n’ont jamais cessé de croire en ses idées, et ne l’ont jamais abandonné. Comme des cellules dormantes qui se réactivent, les soutiens du constitutionnaliste ont lancé le weekend dernier, dans une relative discrétion, le mouvement Génération Aïvo. C’est sous ce label que les mouvements de jeunes, de femmes, d’artisans, de paysans et de cadres répartis sur tout le territoire ont lancé ce samedi 10 février 2024 la vague d’installation de leurs coordinations territoriales (commune, circonscriptions électorales, départements).
C’est à Porto-Novo, la capitale que le coup d’envoi de cette vaste opération a été lancée ce samedi. Leur leitmotiv ? « Nous développer dans la démocratie ». Développement et démocratie, deux concepts chers au professeur Joël Aïvo qui les a défendus contre vents et marées pendant les deux années au cours desquelles il a sillonné le pays lors de son dialogue itinérant, avant son arrestation et son incarcération au lendemain de l’élection présidentielle d’avril 2021.
C’est donc à juste titre que sa directrice de cabinet, Mme Barkatou Sabi Boun, qui est aussi Déléguée Générale du mouvement Génération AÏVO a rappelé l’étrange actualité du diagnostic qu’avait fait le professeur, cinq ans plus tôt, des problèmes de notre pays, et la pertinence des solutions qu’il avait proposées, et qu’il a baptisées les 5R. « En attendant que le Professeur Frédéric Joël AÏVO nous rejoigne, nous avons pour mission de reprendre notre bâton de pèlerin, de ceindre nos reins, de retrousser nos manches et de plier nos pantalons pour continuer, méthodiquement, l’œuvre de reconstruction de notre édifice commun de re-tricotage de nos liens de fraternité et de notre vivre ensemble. Pour cela, chaque béninois, quelques soit sa coloration politique, son origine ou son lieu de résidence, sa langue, son sexe et sa religion doit entendre de nouveau ce message d’espoir de renaissance et s’engager résolument à jouer sa partition. » a-t-elle expliqué.
Pour rappel, pendant qu’il était encore en liberté, le professeur Aïvo proposait de « faire renaître le Bénin » en « Rassemblant et en apaisant les béninois », en « Rétablissant la démocratie », en « Relançant l’économie nationale », en faisant une meilleure « Redistribution de la richesse nationale » et en « Repositionnant le Bénin sur la scène internationale ».
Arrêté peu de jours après l’élection présidentielle de 2021 que le président sortant a remporté officiellement avec plus de 85% des suffrages, Joël Aïvo a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle le 6 décembre de la même année, pour des accusations de tentative de coup d’État et de blanchiment d’argent. Il purge sa peine à la prison civile de Cotonou.