Qui prendra le fauteuil présidentiel en 2026 ? Telle est la question qui taraude les esprits au sein de la classe politique de plus en plus. Seulement, pour que la bataille commence, il faudrait au préalable que Patrice Talon désigne son dauphin. Une décision difficile à prendre pour le leader de la mouvance qui préfère entretenir le doute pour l’instant, de peur que l’opposition lui dame le pion. L’actuel président préférerait protéger son dauphin de la classe politique jusqu’au dernier moment.
Selon une publication du magazine Jeune Afrique, si le Chef de l’État n’a pas encore officialisé son choix pour 2026, c’est par pure stratégie politique. C’est tout simplement pour le préserver de « l’appétit carnassier de ses rivaux » c’est-à-dire de l’opposition. Une chose est certaine, le président Patrice Talon n’envisage pas de rempiler pour un troisième mandat, selon plusieurs personnes de son entourage. Mais qu’est-ce qui l’empêche de désigner son dauphin pour montrer sa bonne foi ? Voici la réponse servie par le député de la mouvance Victor Tokpanou à Jeune Afrique : « Au Bénin, il est préférable de dissimuler ses intentions jusqu’au dernier moment ; sans quoi, on devient la personne à abattre ».
En effet, le magazine Jeune Afrique, dans sa parution Nº 3122-Mars 2023, plusieurs noms tels que Romuald Wadagni, Oswald Homeky, Joseph Djogbenou, Oliver Bocco et Johannes Dagnon se murmurent et ne font pas unanimité dans les coulisses. Cependant, toutes analyses faites, les deux derniers, n’appartenant officiellement pas à une formation politique, ne sauraient avoir la bénédiction du président sortant. « Il serait impensable que Patrice Talon soutienne un candidat hors parti, tant cela irait à l’encontre de tout ce qu’il a entrepris en faveur de la refonte du paysage politique », a confié à Jeune Afrique une source proche du palais. Quant aux autres noms cités, ils auraient de bonnes cotes auprès du Chef de l’État. Concernant Romuald Wadagni, par exemple, un haut placé de l’UPR s’est montré sincère avec Jeune Afrique : « Les membres du parti considèrent qu’il ne s’implique pas suffisamment dans les affaires de l’UPR et, pour l’heure, n’ont aucune intention de faire de lui leur candidat ». Quant au jeune ministre des Sports, Oswald Homeky, c’est son échec aux dernières élections qui lui ôtent toute sa chance. « On voit mal comment un ministre qui a du mal à se faire élire à des législatives pourrait représenter une option crédible pour la présidentielle » aurait déclaré un député du camp présidentiel. Le président du parti, Joseph Djogbénou, lui, n’a aucun souci avec ses camarades politiques pour l’instant, mais son principal obstacle pourrait se révéler être le Bloc Républicain, l’autre parti de la majorité. Il devra s’appuyer sur ce dernier pour tenir le nord du pays contrôlé par le parti Les Démocrates, principale force politique de l’opposition. Ce sont tous ces éléments qui rendent le choix davantage difficile pour Patrice Talon qui préfère se concentrer sur son programme de gouvernance que d’ouvrir le débat sur sa succession. L’enjeu du moment pour la mouvance, selon un ancien ministre, c’est de « ne pas se déchirer pendant que l’opposition fait émerger une personnalité ».
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