Une nouvelle figure politique préside à la destinée de la République du Liberia depuis ce lundi 22 janvier 2024. Joseph Boakaï, historique opposant, a prêté serment pour un mandat de six ans. Il succède ainsi à Georges Weah qu’il a battu lors du scrutin présidentiel de novembre dernier.
Une cérémonie d’investiture fort simple et un grand exemple de démocratie exposé à la face du monde. Sans effusion de sang, le président sortant et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2023, Georges Weah, a passé le pouvoir à son principal opposant politique ce lundi 22 janvier 2024. C’est la deuxième transition démocratique et pacifique du pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Il y a six ans, c’était Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue Chef d’Etat en Afrique, qui passait le pouvoir à Georges Weah, opposant à l’époque.
En dehors des Chefs d’Etat ghanéens et sierra-léonais qui honorent la cérémonie d’investiture de leur présence, les Libériens étaient fascinés de voir réunis en un même lieu, l’ancienne présidente Ellen Johnson Sirleaf, le président sortant Georges Weah et l’entrant Joseph Boakaï. Un tableau qu’il est devenu rare de voir en Afrique et dans la sous-région pendant les changements de pouvoir. « C’est une journée importante, car, contrairement à d’autres pays de la région, nous avons connu un transfert politique pacifique du pouvoir d’un gouvernement élu à un autre gouvernement démocratiquement élu. Les Libériens sont donc très fiers de cette transition », explique Oscar Bloh, membre de la société civile.
À 79 ans, Joseph Boakaï accède au pouvoir pour imprimer une nouvelle dynamique au pays qu’il avait déjà gouverné aux côtés de l’ancienne présidente. Dans son discours d’investiture, le nouveau président libérien a annoncé plusieurs actions fortes pour lutter contre la pauvreté et la corruption. Depuis la campagne électorale, il prévoyait déjà de rompre avec les méthodes de gouvernance de Georges Weah. Et dans un pays sous forte dominance de la pauvreté avec la corruption ambiante, le principal acte posé par le nouveau président a été de limiter les dépenses en réduisant le coût de son investiture de 900 000 à 650 000 dollars.