L’ancienne Ministre Reckya Madougou, emprisonnée depuis 2021 pour des raisons politiques, continue de déplorer la violation de ses droits fondamentaux. À travers une tribune parue sur sa page Facebook le lundi 06 mars 2023, elle raconte comment ses « geôliers » l’empêchent de suivre des soins de santé. Cette manœuvre qui vise à lui ôter la vie, dénonce-t-elle.
La santé de l’opposante politique serait mise à rude épreuve à la prison civile de Missérété. Elle raconte : « Depuis 20 mois, il m’est refusé un bilan spécial qui m’avait été fortement prescrit par un médecin généraliste après l’épisode de ma crise respiratoire en détention ». C’est dire donc que l’administration pénitentiaire ne prend pas au sérieux ses soucis de santé et l’empêche d’accéder à des soins idoines. Confrontée à un tel traitement, Reckya Madougou voit sa santé s’affaiblir au fil de jours. Il y a moins d’un an, elle dit avoir eu une nouvelle crise de santé suite à laquelle un « médecin spécialiste » aurait « instamment» recommandé un bilan de santé spécial dans un centre de santé local disposant du matériel approprié. Mais cette nouvelle recommandation médicale est passée sous silence par les autorités judiciaires, mettant davantage sa vie en danger. « Pendant ce temps, l’opinion publique a suivi comment l’on organise savamment, à travers de fallacieuses hospitalisations, des évasions d’amis politiques ou de détenus de droits communs avec des compromissions avérées au sein de l’administration carcérale », dénonce celle que le pouvoir accuse de terrorisme.
Enfin, Reckya Madougou fait également remarquer que ces violations à répétition de son droit à des soins de santé vont à l’encontre de la constitution béninoise du 11 décembre 1990, de la Déclaration Universelle des droits de l’homme (DUDH) et de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). « À mes geôliers : vous avez certainement reçu pour mission de me tuer à petit feu, mais vous n’y parviendrez guère parce que je tiens ma résilience de CELUI qui détient votre souffle de vie. Il ne m’arrivera que ce que Dieu, LUI SEUL, aura permis ; et “ceux qui se confient en l’Éternel ne sont jamais confondus” », conclut l’opposante qui s’est toujours considérée comme un otage politique.