L’ancien président de la République du Bénin, Nicéphore Dieudonné Soglo, s’est prononcé sur la situation des prisonniers politiques au Bénin ce vendredi 03 mars 2023. C’est à l’occasion du deuxième anniversaire de l’arrestation de l’ancienne ministre Reckya Madougou. À travers un message publié dans la presse et sur les réseaux sociaux, il dit sa déception à propos de l’attitude du gouvernement qui ne favorise pas la décrispation de la tension politique.
C’est à un devoir de mémoire que s’est prêté le tout premier président du Bénin démocratique. Nicéphore Dieudonné Soglo s’est rappelé une fois encore la triste arrestation de Reckya Madougou et a réitéré sa détermination à lutter pour sa libération. Il s’est dit « très déçu de ne pas avoir pu obtenir sa libération depuis 2 ans ». L’ancien président est d’autant plus déçu qu’il s’est « même laissé aller à des compromis dans le but de décrisper l’atmosphère des deux côtés sans succès », écrira-t-il dès l’entame de sa déclaration. Cela se comprend, en effet, lorsqu’on sait tout ce qu’il a fait pour apaiser la tension au niveau des différents protagonistes de la crise électorale de 2021. Malgré son statut de haute personnalité de la République et malgré tous les honneurs que cela lui confère, Nicéphore Dieudonné Soglo s’était armé d’humilité à plusieurs reprises, pour obtenir de Patrice Talon de mettre fin à la cabale politique contre les détenus politiques.
Le président Soglo qu’on connaissait très intègre, s’est même laissé aller à des compromis dans le but de décrisper l’atmosphère des deux côtés sans succès. Justement parce qu’en face de lui, le clan Talon ne jouait qu’à la ruse. Reckya Madougou représentait un véritable obstacle à l’État dictatorial que Patrice Talon est en train d’ériger à travers la destruction de tous les acquis démocratiques du peuple béninois. Ce dernier n’a aucune envie de libérer les otages politiques. Il s’est alors employé à servir à son prédécesseur « de vagues promesses en arguments fallacieux ». Et le constat est là ! « Reckya Madougou, tout comme Joël Aïvo et d’autres compatriotes croupissent toujours dans les geôles de l’intolérance, de l’arbitraire et du déni parce que la loi de la force a remplacé tout simplement la force de la loi ». Le président Soglo s’est donc fait berner par le pouvoir. La roublardise qui a toujours caractérisé le pouvoir en place depuis 2016 n’a pas permis à Patrice Talon d’honorer les promesses qu’il a faites à son prédécesseur.
