CEDEAO : vers un départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger ?

CEDEAO : ouverture ce jour d’une Conférence internationale de la Cour de Justice de l’institution


Alors que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest tarde à colmater les brèches au Niger, les militaires pourraient très prochainement sortir de l’organisation sous-régionale.

L’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine a été animée de tensions grandissantes, principalement liées aux changements de régimes opérés par des militaires au sein de certains de ses États membres. La décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de se retirer du G5 Sahel peut être vue comme une réponse à ces bouleversements internes. Cette première fissure au sein de l’UEMOA souligne des dissensions profondes susceptibles d’impacter négativement le destin de la CEDEAO.

Les dissensions politiques et les contraintes économiques exercées par l’institution sur le Mali ont eu des répercussions immédiates sur sa stabilité financière. Le pays a connu un défaut technique du service de la dette, générant un stock d’arriérés de 200 millions de dollars, même si finalement, il a bénéficié d’une levée des sanctions après plusieurs annonces sur le calendrier électoral. Le Niger, également confronté à des sanctions de la CEDEAO, se retrouve dans une situation similaire avec ses avoirs gelés par la BCEAO. Les sources traditionnelles de crédits sont fermées au pays. Ces défis financiers et les pressions politiques renforcent l’idée que la CEDEAO exerce une influence significative sur ses membres.

Quitter la CEDEAO représenterait une décision aux implications profondes, tant sur le plan économique que politique. Bien que l’organisation puisse offrir un PIB consolidé substantiel et des opportunités sur le marché financier, les trois pays envisagent peut-être une voie plus indépendante pour relever leurs défis spécifiques. Ils pourraient attirer des investissements de la Chine et des Émirats Arabes Unis, de la Russie, etc. pour parvenir à diversifier leurs sources de financements, échappant ainsi à une dépendance excessive vis-à-vis des anciennes puissances coloniales. Les pays du Sahel pourraient chercher des partenariats alternatifs pour mener leurs opérations militaires et renforcer leur position économique, comme ils l’ont déjà commencé d’ailleurs.

Les récents développements dans la région montrent que la CEDEAO, bien que regroupant des États membres de l’UEMOA, est confrontée à des divergences internes et à des contestations de la part de certains pays. Les pays du Sahel pourraient chercher à échapper à ces dynamiques en quittant l’organisation, définissant ainsi leur trajectoire indépendante.

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