Mali/Un journaliste tué et deux autres enlevés dans une attaque : RSF appelle les autorités à agir

Mali/Un journaliste tué et deux autres enlevés dans une attaque : RSF appelle les autorités à agir

Au Mali, un véhicule transportant des professionnels des médias en direction d’Ansongo à Gao, dans le nord du Mali, a été attaqué par des hommes armés le mardi 7 novembre 2023. Le bilan fait état d’un journaliste tué sur le coup et deux autres enlevés. La victime, Abdoul Aziz Djibrilla, travaillait pour la radio communautaire Naata. L’association Reporters sans frontières (RSF) interpelle les autorités.

Selon les informations recueillies par RSF, les journalistes se rendaient à un atelier de formation, quand leur véhicule a été pris pour cible par des individus armés. Les deux personnes enlevées sont le directeur et l’animateur de Radio Coton, Saleck Ag Jiddou et Moustapha Koné, qui sont portés disparus. RSF rapporte que « les ravisseurs ont réclamé 3 millions de francs CFA (environ 4 500 euros) par journaliste détenu à leurs familles, selon l’Union des radiodiffusions et télévisions libres du Mali (URTEL) ».

Réagissant à cette tragédie, Reporters sans frontières (RSF) a exprimé sa profonde inquiétude et « demande aux autorités maliennes de tout mettre en œuvre pour retrouver ces deux journalistes et arrêter les responsables du meurtre d’Abdoul Aziz Djibrilla ». Selon Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, « les journalistes locaux sont aujourd’hui les derniers remparts à la désertion totale du droit à l’information dans cette partie nord du Sahel, en proie à la terreur de différentes bandes armées et aux ripostes des armées régulières. La protection des journalistes est un enjeu majeur et ceux exerçant dans cette zone doivent impérativement en bénéficier ».

Une journée sans radio pour exprimer la colère

En signe de protestation et pour exprimer leur colère face à la perte d’un collègue et à l’enlèvement de deux autres, les journalistes de la région ont observé une journée sans radio le lendemain de l’attaque, le 8 novembre, dans les villes de Gao, Ansongo et Ménaka. Bandiougou Danté, président de la Maison de la presse du Mali, a appelé les autorités à agir rapidement pour que les coupables soient traduits en justice.

Cette attaque survient dans un contexte sécuritaire déjà préoccupant pour les journalistes au nord du Mali. Depuis dix ans, les journalistes font face à des risques croissants dans cette région du Mali, comme le souligne le récent rapport de RSF, “Dans la peau d’un journaliste au Sahel”. Ce rapport met en lumière la détérioration des conditions d’exercice du journalisme dans cette partie du monde et dénonce le risque de voir la région devenir une “zone de non-information”.

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