Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly a annoncé ce jeudi 23 novembre 2023, à l’issue du Conseil des ministres que Guillaume Soro avait la liberté de rentrer en Côte d’Ivoire à sa guise. Cette décision émane d’une volonté du président Alassane Ouattara d’ouvrir les portes du pays à ceux qui étaient en exil, selon le porte-parole du gouvernement. Cependant, Guillaume Soro y voit une « ironie ».
Des peines à subir
La situation de Guillaume Soro est délicate, car il a été condamné en 2020 à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et, l’année suivante, à la réclusion à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État ».
Amadou Coulibaly a souligné que l’application des peines infligées à Guillaume Soro relevait de l’administration judiciaire ivoirienne. Il a insisté sur le fait que c’est cette entité qui prend la décision d’exécuter une sentence, soulignant l’indépendance du pouvoir judiciaire dans le processus. « Tous ceux qui voulaient rentrer sont rentrés et on les voit dans le pays, animer même parfois des réunions politiques », a-t-il ajouté.
Dans un message publié sur Twitter ce vendredi 24 novembre 2023, Guillaume Soro voit l’annonce du gouvernement comme une « ironie ». « J’apprends que le gouvernement inconstitutionnel de Côte d’Ivoire annonce, non sans ironie, que je peux désormais rentrer dans mon pays. Si cela m’a pris cinq longues années pour regagner ma terre ancestrale africaine, il en sera autrement pour retourner sur ma terre natale ivoirienne, par la grâce de Dieu le tout puissant. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire », a-t-il écrit.
Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion, a pris la décision de mettre fin à son exil il y a près de deux semaines, marquant ainsi son retour en Afrique. Son parcours politique, passant de la tête de la rébellion à celle de Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, a été jalonné de tensions avec le président Alassane Ouattara. Leur relation tumultueuse a conduit à l’exil de Soro en 2019.
Depuis son retour sur le continent, Guillaume Soro a eu des rencontres significatives avec des personnalités militaires qui ont accédé au pouvoir par des coups d’État. Il a rencontré le général Abdourahamane Tiani au Niger et le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso. Ces rencontres soulignent le potentiel rôle politique que Soro pourrait jouer dans un contexte régional complexe.
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