Le ministère tunisien de l’intérieur a annoncé dans un communiqué le mardi 31 octobre 2023, l’évasion de « cinq individus dangereux, passibles de peines de prison liées à des affaires « terroristes », de la plus grande prison du pays, la prison de Mornaguia, située près de Tunis. Ces évasions ont entraîné le limogeage de plusieurs personnes dont le directeur de la prison.
La nouvelle de l’évasion des cinq détenus impliqués dans des affaires terroristes a créé un climat d’inquiétude en Tunisie. Selon le ministère de l’Intérieur, ces individus dangereux se sont échappés de la prison à l’aube, déclenchant ainsi une chasse à l’homme sans précédent. Leurs identités et leurs photos ont été publiées pour sensibiliser la population et faciliter leur capture.
Parmi les fugitifs, Ahmed Melki, surnommé ‘’le Somalien’’, préoccupe le plus. Il serait impliqué dans l’assassinat de politiciens de l’opposition, des actes revendiqués par des islamistes extrémistes. Ahmed Melki est le principal accusé du meurtre du député de gauche Mohamed Brahmi en 2013, ainsi que de l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd en 2013. Ces assassinats avaient provoqué une grave crise politique en Tunisie et avaient contraint le parti d’inspiration islamiste Ennahdha à céder le pouvoir. L’enquête sur ce dossier est toujours en cours depuis 10 ans.
Sur instruction du ministère de la Justice, plusieurs hauts cadres de la sécurité ont été déjà limogés. Il s’agit du directeur général des services spéciaux, du directeur central des renseignements généraux et du directeur de la prison de Mornaguia. Mais les têtes n’ont pas fini de tomber puisque le ministère a annoncé « d’autres décisions à venir sur la base de l’enquête ».