Oswald Homéky : Voici ce que cache sa « démission »

Olivier Boko

En poussant Oswald Homéky à la démission, Patrice Talon assume officiellement la rupture de ban avec son allié Olivier Boko, le personnage le plus craint et le plus détesté de son régime.

C’est désormais officiel. Oswald Homéky quitte le gouvernement Talon. Sa ‘’démission’’ a été annoncée à la mi-journée de ce vendredi 6 octobre 2023 par le porte-parole du gouvernement.

Comme OLOFOFO vous l’annonçait en juillet et en septembre dernier, Oswald Homéky brûlait d’envie de quitter la barque Talon. L’ambitieux ministre des sports avait cédé aux sirènes du « projet Olivier Boko », et le président de la république le savait. Il disait à qui voulait l’entendre, qu’à deux ans de la fin de son second mandat, Patrice Talon représentait désormais le passé. Et pour se faire bien comprendre, il l’avait fait fuiter dans les médias il y un mois presque jour pour jour, en assumant sa préférence pour « Olivier Boko », aux dépens de toute autre ambition présidentielle dans les rangs de la mouvance. Cette sortie jugée malencontreuse, avait eu le don d’agacer nombreux parmi ses camarades de la mouvance présidentielle. On se souvient encore de la petite séance de recadrage qu’a dû faire dans la foulée de cette sortie, le président du parti UP-R, Joseph Djogbénou.

Humilier plutôt que limoger

L’objectif pour Oswald Homéky était double : en poussant Patrice Talon à le limoger, il espère passer pour un héros aux yeux du public et du même coup, il valide son billet pour l’entrée dans la galaxie Boko qui était jusque-là plutôt méfiante avec lui. L’a-t-il réussi ? Les mois à venir nous le diront. Toujours est-il qu’au lieu d’un limogeage, le Chef de l’État a de toute évidence choisi une option que le ministre Homeky n’avait pas anticipée, celle de l’humiliation. Patrice Talon qui rentrait un peu éprouvé d’une visite de travail quasi clandestine avec son homologue français au sujet du redéploiement des troupes françaises expulsées du Niger, n’a pas retenu son envie d’en découdre avec un collaborateur qu’il considérait désormais comme un traitre et un ingrat. Les deux hommes ne se parlaient pratiquement plus depuis le début de l’année, et Oswald Homéky se savait sur la sellette. Jeudi soir, le Président de la République l’a vertement tancé devant tout le conseil des ministres pour son « manque de concentration » et ses coups de boutoir à la réforme du système partisan. En lui demandant publiquement de choisir entre les exigences de ses charges ministérielles et la sirène Olivier Boko, Patrice Talon savait qu’il était allé trop loin pour continuer de s’assoir autour de la même table que lui.

La rupture avec Olivier Boko est consommée

Traitrise et ingratitude. Si ces deux mots sont sur toutes les lèvres du petit cercle qui entoure le président Talon, c’est qu’ils se souviennent tous que le jeune acteur politique n’était rien avant l’entrée de Patrice Talon dans l’arène politique béninoise.

Mais en poussant Oswald Homéky à la démission, pour ces raisons, Patrice Talon assume officiellement la rupture de ban avec Olivier Boko, son allié de toujours, l’exécuteur de ses basses œuvres, le personnage le plus craint et le plus détesté de son régime. En juin dernier OLOFOFO avait révélé en exclusivité que l’ambiance s’électrisait entre les deux alliés, que les ambitions d’Olivier Boko rendaient inéluctable leur affrontement, et que cet affrontement s’annonçait violent. Y sommes-nous déjà ? Tout indique avec l’incident qui s’est produit hier en conseil des ministres, que la guerre entre Patrice Talon et Olivier Boko est lancée.

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