Aucune nouvelle date n’a été annoncée. L’opposition parle de « roublardise »
Par Cheick Ousmane Kane
Au Mali, les autorités de transition ont annoncé le lundi 25 septembre 2023 le report de l’élection présidentielle prévue pour février 2024, ainsi que l’annulation des autres scrutins prévus dans la même période. Aucune nouvelle date n’a été annoncée pour les scrutins. Pour justifier ce report, les autorités de transition accusent une entreprise française d’avoir « pris en otage » une base de données administratives sur l’état-civil malien.
L’opposition « pas convaincue »
Alors que ces différents scrutins étaient censés marquer la fin d’une transition qui court depuis le coup d’État militaire de 2020, leur report ouvre une nouvelle période d’incertitude sur la crise politique au Mali. « Cela ne me convainc pas du tout, je pense qu’ils sont partis pour endormir les gens », souligne l’avocat et ex-ministre Mamadou Ismaïla Konaté. Puis il ajoute « il y a un contrat qui a été passé depuis 2018 avec une entreprise de prestation de services, pour un montant de 12 milliards de francs CFA, sur lesquels l’État du Mali a déjà payé 7 milliards. Il reste 5 milliards ».
En dépit de l’absence du fichier du Ravec (Recensement administratif à vocation d’état civil), les autorités de la transition ont organisé récemment un référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution pour le pays. « Je pense que c’est une démarche de fuite en avant, s’indigne Maître Ismaïla Konaté. On va de situations difficiles en situations difficiles, qu’ils créent eux-mêmes pour éventuellement justifier la situation d’enlisement. Mais je pense que cela n’est pas supportable du tout pour les Maliens. »
Il faut préciser que dans un communiqué rendu public le lendemain de l’annonce du gouvernement malien, l’entreprise française incriminée, Idemia, a démenti tout litige avec les autorités du Mali : « Il n’y a pas de litige en cours entre Idemia et les autorités maliennes. Idemia s’est même efforcée de soutenir le ministère malien de l’Administration territoriale jusqu’en décembre 2022, au-delà de la durée initiale du contrat, malgré d’importants impayés ». Dans son communiqué, Idemia explique qu’il n’y a plus de contrat en cours et « regrette l’interruption de la collaboration en raison du non-paiement des factures » par les autorités maliennes de transition.
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