Éditorial : et si on passait à l’essentiel ?

Éditorial : et si on passait à l'essentiel ?

Déguerpir les occupants illégaux des artères principales des villes a toujours été vu comme un acharnement contre la population. L’intention semble bonne mais la mise en application reflète un jugement deux poids deux mesures.  Et si on passait à l’essentiel?

Les éléments de la police républicaine commis pour l’exécution du décret préfectoral de déguerpissement des trottoirs en font un peu plus. Dans le jargon béninois, on dit souvent : “on peut t’envoyer mais parfois, il faut savoir s’envoyer”. Toutes les fosses septiques et conduites d’eau sont bouchées. Personne n’en  parle mais ce qui préoccupe, c’est de renverser la marchandise des pauvres citoyens dans les caniveaux déjà bouchés.

Et si on passait à l’essentiel ?  C’est à croire que les exécutants de ce décret ou cette décision sont des étrangers. Dans un marché ou l’insalubrité dicte sa loi, le mieux que l’autorité préfectorale trouve à faire est de casser la marchandise des revendeuses qui se défendent contre la morosité économique qui règne en maître dans le pays. Certainement que l’autorité préfectorale a décidé de remblayer les caniveaux avec les marchandises des bonnes dames.

Et si on passait à l’essentiel ?

Il est vendeur à la sauvette, ce que la loi interdit au Bénin. Étant en infraction, le policier zélé se met à le pourchasser jusqu’à ce qu’il heurte un véhicule et trouve la mort. En vrai, est-ce à cause de l’infraction qu’il faut atteindre cette cime où il y a une raison inavouée que le policier poursuit ? Le jeune qui roule sans casque en circulation qui à la vue de l’homme en uniforme change de direction, le pourchassant à vive allure jusqu’à créer un accident arrange qui? l’État, le policier ou la victime ?

Et si on passait à l’essentiel ?

Serait-on à une époque où le préfet est désœuvré et cherche à se faire voir? “Vous pensez que ma vie est d’être derrière vous parce que vous êtes des désordonnés?” lançait le préfet à une dame lors de l’opération de déguerpissement. Est-on obligé d’être désagréable pour se faire entendre ?

Le déguerpissement des trottoirs au Bénin vise à promouvoir un meilleur cadre de vie pour les citoyens et à améliorer la circulation des piétons dans les rues et les quartiers. Les trottoirs sont souvent occupés par des échoppes, des étals de commerçants ambulants, des motos, des voitures ou des dépôts de matériaux, ce qui rend la circulation pour les piétons difficile voire dangereuse.

Le déguerpissement permet également d’améliorer l’hygiène et la salubrité des rues en réduisant les déchets et en facilitant l’intervention des services de nettoyage. Il permet également de renforcer le respect des règles d’urbanisme et de réduire les nuisances sonores et environnementales.

Cependant, certaines critiques soulèvent que cette mesure peut avoir un impact négatif sur les petits commerçants qui perdent leur source de revenus, et mettent en doute l’efficacité à long terme de la mesure si elle n’est pas accompagnée de solutions alternatives pour ces commerçants.

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