Niger : appuyée par la France, l’intervention militaire de la ‘’CEDEAO’’ est-elle imminente ?

Niger : Appuyée par la France, l’intervention militaire de la ‘’CEDEAO’’ est-elle imminente ?

Un bâtiment de guerre de l’armée française lourdement armé mouille depuis une semaine au port de Cotonou, tandis que des troupes de la force en attente de la CEDEAO auraient déjà été déployées non loin de la frontière avec le Niger. À Niamey, le CNSP s’inquiète.

Par Damien Koffi Konan

Les autorités nigériennes issues du coup d’état du 26 juillet 2023 ont placé l’armée nigérienne en état d’alerte maximal le week-end dernier. Après la modération relative de la position de plusieurs pays-clés de la sous-région sur le projet d’intervention militaire de la CEDEAO dans le but de déloger la junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les choses ont l’air de s’accélérer ces derniers jours. Dans un communiqué lu le week-end dernier à la télévision, les autorités nigériennes se sont inquiétées du « déploiement de troupes et de matériels militaires français dans certains pays voisins du Niger, dans le but d’agresser militairement leur pays et de tuer des milliers de nigériens ».

Pourtant, le Nigeria qui était à l’avant-garde de la position de fermeté contre le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a considérablement assoupli sa position ces derniers jours. Le président Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de la CEDEAO s’est en effet dit favorable à une transition de neuf (9) mois. Ce qui actait de facto le renversement du président Mohamed Bazoum.

Une éventualité inacceptable pour le président béninois Patrice Talon, l’ivoirien, Alassane Dramane Ouattara ou pour le sénégalais Macky Sall qui considèrent que le coup d’état du Niger était le coup d’état de trop. Ils sont soutenus par Paris qui depuis le début, refuse catégoriquement de reconnaître le CNSP et d’accepter le retrait de la lettre d’accréditation de son ambassadeur à Niamey, ainsi que la demande de départ de ses troupes stationnées au Niger. Paris a aussi assumé ouvertement à plusieurs reprises, sa disponibilité à participer à une intervention militaire de la CEDEAO, en fournissant un appui logistique et technique aux contingents ouest-africains.

Dans le cadre de ladite opération, un bâtiment de guerre français doté d’une plateforme d’atterrissage pour aéronefs et chargé de soldats et d’équipements militaires de pointe mouille dans le port de Cotonou depuis quelques jours. À cela s’ajoutent des débarquements ‘’inquiétants’’ de matériels militaire « A partir du 1er septembre 2023, 2 aéronefs de transport militaire de type A400 M et un Dornier 328 ont été déployés en renfort en Côte d’Ivoire, 2 hélicoptères multi-rôles type super PUMA, 40 véhicules blindés à Kandi et Malanville au Bénin. Le 7 septembre 2023, un navire militaire français a accosté à Cotonou avec à son bord du personnel et des moyens militaires », croient savoir les nouvelles autorités nigériennes.

En réaction à cette ‘’menace’’, l’armée nigérienne s’est déployée près de sa frontière. Certaines sources signalent en effet la présence de troupes dans le Nord du Bénin, mais pour l’instant, rien d’autre ne permet de confirmer les craintes. Le Bénin a subi une nouvelle attaque jihadiste le 7 septembre à Karimama, une localité frontalière du Niger.

Les manœuvres militaires observées dans la région pourraient donc s’inscrire dans le cadre de mesures prises par le gouvernement béninois.

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