L’Assemblée parlementaire des États de l’Afrique de l’Ouest a tenue une session extraordinaire virtuelle ce samedi 12 août 2023. Seul sujet sur la table : l’éventualité d’une intervention militaire au Niger pour rétablir le pouvoir du président Mohamed Bazoum, déchu par un putsch militaire. Mais plusieurs députés se sont opposés à l’adoption d’une résolution allant dans ce sens, évoquant des conséquences désastreuses pour les autres pays de la sous-région.
Parmi les députés de la CEDEAO opposés à l’intervention militaire, figurent des Béninois, des Togolais et des Nigérians. Ces derniers invitent les dirigeants de la CEDEAO a privilégié le dialogue et la négociation avant l’option militaire. Au total, 21 parlementaires ont pris la parole lors du sommet virtuel de ce samedi pour se prononcer sur la question. Leur quasi-totalité est contre l’usage de la force au Niger. Cela risque d’aggraver davantage la situation sécuritaire dans le pays et la sous-région dont les conséquences seraient fatales aux États voisins du Niger. Une résolution du parlement de la CEDEAO pour soutenir les actions de la conférence des chefs d’États et de gouvernement devrait être adoptée à l’issue de la session. Mais cela n’a pas pu se faire. Les députés ont catégoriquement contesté l’emploi du terme “intervention militaire” dans le document.
Le groupe de parlementaires opposé au déploiement militaire ont également demandé au Nigeria de rétablir la fourniture d’électricité au Niger. Ils plaident également pour la réouverture des frontières terrestres avec le pays afin que les populations puissent s’approvisionner en vivres. Un comité a été mis en place pour étudier toutes ces questions et dégager une position précise du parlement sous-régional sur la situation au Niger. Une nouvelle réunion de l’Assemblée parlementaire de la CEDEAO devrait avoir lieu ce lundi 14 août 2023 à cet effet.
