La CEDEAO face à la crise au Niger : Patrice Talon évoque la motivation des chefs d’Etat

Face à la situation politique tendue au Niger, la Communauté économique des Etats de l’Afrique et de l’ouest (CEDEAO), a tenu un deuxième sommet à Abuja le jeudi 10 août 2023. L’objectif principal, était de réaffirmer l’importance de la démocratie comme unique moyen d’expression des peuples et de décourager toute tentative de prise de pouvoir par la force, selon le président béninois Patrice Talon.

Lire ci-dessous sa déclaration

« Le sommet que nous venons de tenir, est d’une importante capitale pour la CEDEAO, pour les pays de la Cedeao, pour l’Afrique, pour le Niger. Notre motivation, la motivation essentielle des organes de la Cedeao, notamment de la conférence des chefs d’Etat, c’est de protéger le droit, de protéger les droits de l’homme, de protéger la démocratie, la bonne gouvernance, pour l’intérêt, pour le développement de nos pays. Pour le moment, la seule voie par laquelle les peuples s’expriment pour faire le choix de leurs gouvernants, c’est par la démocratie, c’est par le vote. On n’a pas encore imaginé, inventé, Dieu ne nous a pas encore donné un autre moyen pour d’entendre le peuple. Et c’est pour ça que la cedeao s’est donné pour objectif de protéger le seul moyen par lequel les peuples s’expriment. Si les processus démocratiques ne sont pas encore parfaits, il faut travailler à les améliorer. Mais on ne peut pas permettre qu’un autre moyen, par exemple les armes, soient un moyen de décision, soit un moyen de choix des gouvernants des pays. C’est le seul problème de la Cedeao. Et c’est pour ça que nous disons en aucune manière la cedeao n’acceptera que les coups d’Etat deviennent le moyen essentiel, le moyen unique, le moyen par lequel les gouvernants des peuples, des communautés humaines doivent être désignés. Nous n’avons pas d’autre objectif, parce que nous savons que le développement passe par la démocratie, passe par l’écoute du peuple, passe par la voix du peuple. Si nous laissons faire, notre sous-région va être désintégrée. Si nous laissons faire le Niger sera désintégré. Il faut que les communautés, les divers organes qui gèrent le Niger, s’entendent pour que dans le dialogue, ils règlent les problèmes et non par la force, et non par les armes. Cela est valable pour le Nigeria, pour le Bénin, pour le Sénégal, pour tous les pays y compris les pays du monde entier. Et le monde n’est plus à cela. Le temps où les armes, la force règle les conflits, ce temps est révolu, ce temps est dépassé. Et c’est pour ça que nous avons décidé aujourd’hui, après avoir tenté par tous les moyens de négocier avec les putschistes, nous avons décidé que si nous n’avons pas le choix, ce sera par la force que la mauvaise force sera vaincue. Nous avons décidé que malgré que nous ayons pris cette décision d’aller par tous les moyens y compris par la force, de laisser une porte ouverte. Il est encore temps pour ceux qui sont là aujourd’hui ou tout à l’heure ou demain, de se retirer pour que ce ne soit par la force qu’on leur fasse entendre la raison. C’est le leitmotiv des chefs d’Etat qui se sont réunis aujourd’hui, c’est notre objectif. Et nous pensons que le peuple nigérien sera le seul gagnant dans cette affaire. Nous pensons que les peuples africains sont les seuls gagnants et que ceux qui veulent utiliser la force n’auront pas raison et ne vont pas faire proliférer ce moyen d’exercice de pouvoir dans nos communautés », s’est exprimé le président béninois Patrice Talon, à l’issue du sommet de la CEDEAO à Abuja.

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