Guinée : entre deux grèves, le procès du massacre du 28 septembre peine à reprendre

Guinée : entre deux grèves, le procès du massacre du 28 septembre peine à reprendre

Suspendu depuis trois semaines en raison d’une grève des avocats, le procès du massacre du 28 septembre devait reprendre ce mercredi 21 juin 2023. Mais une nouvelle grève, déclenchée cette fois-ci par les gardiens de prison pour dénoncer leurs conditions de travail, paralyse de nouveau le processus. Elle concerne toutes les maisons d’arrêt du pays.

Les gardes pénitentiaires réclament, entre autres, l’application de leurs statuts particuliers signés sous l’ancien Président Alpha Condé et l’intégration à la fonction publique de ceux d’entre eux qui ont suivi la formation sans être engagés. La conséquence de ce mouvement de débrayage est que les personnes inculpées dans le procès n’ont pu être sorties de la maison centrale (prison de Conakry, NDLR) ce mercredi 21 juin, pour être conduites au tribunal. Le procès qui devait reprendre après plusieurs jours de suspension n’a donc pas repris. Du côté des autorités, cette grève n’est pas entendue de bonne oreille. Le ministère de la Justice dit avoir déjà satisfait la plupart des revendications des gardes pénitentiaires et se dit même « surpris » de ce débrayage.

Par ailleurs, le prolongement de la suspension qu’entraîne cette nouvelle grève inquiète les victimes et leurs soutiens. Pour la présidente de l’Association des victimes, Asmaou Diallo, c’est un véritable problème qui se pose. Elle interpelle alors le gouvernement pour qu’une solution soit trouvée au plus vite et que le procès se poursuive. « Je demanderai aussi à la population guinéenne de continuer à supporter les victimes, pour que justice soit rendue, pour toutes ces victimes qui sont là. Parce que, là, c’est pour la Guinée. Ce n’est pas seulement pour les victimes, c’est pour tout le pays. Il faudrait que tout le monde se mette ensemble pour que ce procès continue », a-t-elle déclaré sur RFI.

C’est le même son de cloche du côté d’Alsény Sall, porte-parole de l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme (OGDH). Voici sa réaction suite à l’annonce de la grève des gardiens de prison : « C’est quelque chose de très préoccupant pour nous dans la mesure où vous savez que ce procès avait démarré dans de très bonnes conditions. Pendant les huit premiers mois, tout allait très bien. C’est maintenant qu’on continue à enregistrer des perturbations régulières de ce procès. Nous pensons quand même que les autorités doivent revoir cette situation et faire en sorte que toutes les situations qui peuvent contribuer à la perturbation de ce procès soient réglées pour que cette audience se tienne ».

Faut-il le rappeler, le procès est suspendu depuis le 29 mai 2023 suite à la grève des avocats engagés dans le procès. Ils s’étaient mis ensemble pour demander de meilleures conditions de travail et une aide financière du gouvernement. Des revendications déjà satisfaites par les autorités guinéennes.

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