Un ressortissant du Bénin a été tué par une arme blanche et cinq autres personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont été blessées lors d’une attaque perpétrée par des jeunes Tunisiens à Sfax, en Tunisie. Alors que les motivations des agresseurs demeurent inconnues, certaines soulignent le lien potentiel avec les récentes déclarations racistes du président tunisien appelant à l’expulsion des migrants clandestins.
Dans le quartier populaire d’El Haffara, à Sfax, une attaque choquante s’est produite dans la nuit du 22 au 23 mai 2023. Sept jeunes Tunisiens, armés de couteaux et de sabres, ont pris d’assaut une maison qui abritait dix -neuf migrants africains. Malheureusement, un homme béninois âgé de 30 ans a été poignardé à mort lors de l’attaque, tandis que cinq autres personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont été blessées et ont dû être hospitalisées.
Selon le procureur général et porte-parole du tribunal de Sfax, Faouzi Masmoudi, une enquête judiciaire a été ouverte et est toujours en cours. Trois Tunisiens âgés de 17, 23 et 36 ans, suspectés d’être impliqués dans cette attaque violente auraient été arrêtées. Pour l’instant, les motivations des agresseurs restent inconnues, mais la communauté internationale s’interroge sur un éventuel lien avec les récentes déclarations du président tunisien, Kaïs Saïed.
En février dernier, le président Saïed a prononcé un discours à caractère raciste dans lequel il a appelé à expulser les « hordes de migrants clandestins ». Ces propos ont suscité de vives critiques de la part des organisations de défense des droits de l’homme et des militants antiracistes, qui ont condamné une telle décision. Des experts ont souligné que les discours politiques influencent l’opinion publique et éventuellement légitimer des actes racistes et xénophobes.