Les médias guinéens ont observé une journée de grève pour protester contre les menaces et les pressions exercées par le ministre et porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, envers les médias qui critiquent les actions de la junte au pouvoir. Cette mobilisation a suscité des réactions dans le rang de la population et pourrait entraîner de nouvelles protestations de la part des syndicats des médias.
Les associations de presse en Guinée ont lancé un appel à une mobilisation afin de dénoncer les propos du ministre Ousmane Gaoual Diallo, qui a menacé de fermer les médias qui critiqueraient trop ouvertement le gouvernement militaire. Les journalistes ont également fait part de leurs inquiétudes quant aux pressions exercées sur eux par les autorités militaires. En réponse à cet appel, de nombreux médias ont fermé leurs portes ce mardi 23 mai 2023.
Le groupe Hadafo Média, comprenant Radio Espace, Espace TV, Sweet FM, Kalac Radio et Kalac TV, a participé à cette initiative en éteignant complètement ses diffusions. D’autres médias, tels que la radio Fim FM, ont également respecté le mot d’ordre en laissant les salles de rédaction vides et les studios silencieux. Cette décision des médias privés de se mobiliser contre les atteintes à la liberté de la presse a été soutenue par certains médias d’État, montrant ainsi une solidarité sans précédent au sein de la profession.
L’impact de cette journée de protestation s’est fait ressentir chez les auditeurs, téléspectateurs et internautes guinéens qui ont exprimé leur frustration face à l’absence d’informations. Les réseaux sociaux étaient coupés pendant que radios, sites Internet et autres plateformes médiatiques étaient demeurés inaccessibles.
Les professionnels de l’information dénoncent régulièrement le harcèlement, l’intimidation, les menaces et les entraves à l’obtention ou au renouvellement des licences des médias. Cependant, les propos du ministre Ousmane Gaoual Diallo constituent la goute d’eau qui fait déborder le vase. En menaçant de fermer des médias et en assumant toute la responsabilité de cette décision, il a outrepassé le rôle qui revient à la Haute autorité de la communication, selon Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse de Guinée.
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