L’Abbé Arnaud Éric Aguénounon a présenté, vers la fin de la semaine écoulée, son chef-d’œuvre, « Le Procès : Démocratie et Bureaucratie dans le jury Lefort et Weber ». Une présentation autour de laquelle se sont retrouvées de grandes personnalités.
Au nombre des personnalités, se trouvait l’ancien président de l’Assemblé nationale et ancien président du parti l’Union Progressiste, Bruno Ange-Marie Amoussou. Est-ce le contexte actuel où l’Afrique en général, le Bénin en particulier, peine encore à trouver ses repères ? Est-ce la qualité ou la valeur de l’œuvre de l’Abbé Arnaud Éric Aguénounon, philosophe politique, écrivain, essayiste et Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix/Chant d’Oiseau (Iajp/Co) ? Toujours est-il que le patriarche de la politique béninoise a honoré de sa présence cette présentation. Lui qui, depuis son éviction de la tête du parti l’Union Progressiste, vit paisiblement loin de tout tintamarre sa retraite dans son Djakotomey natal.
Bruno Amoussou s’est exprimé de belle manière d’ailleurs tel qu’on le lui connait. En effet, dans un discours empreint d’intérêt, il a peint l’engagement des intellectuels béninois et africains dans l’analyse critique de la société. Selon lui, il est essentiel que les écrivains et/ou intellectuels accentuent ”un regard philosophique, sociologique et multidisciplinaire sur l’évolution de la société béninoise et africaine”. L’opportunité pour lui de saluer des publications à l’image de celles de l’Abbé Aguénounon.
La pensée critique est indispensable
A en croire ses propos, la diversité des œuvres littéraires permet de nourrir une pensée critique indispensable à l’élaboration de modèles adaptés aux spécificités historiques et culturelles du continent. « Nous avons besoin de personnes, d’intellectuels, qui réfléchissent sur notre situation », a-t-il déclaré. Du haut de son parcours intellectuel et politique, Bruno Amoussou a rappelé, sans doute avec regret, que le continent noir porte en lui les séquelles de la colonisation, de la traite négrière, voire de tout autre pensée avilissante. Raison pour laquelle selon ses propos, le continent doit développer une pensée autonome. Pour cela, « n’ayons pas peur de penser notre propre société », a-t-il exhorté. Tous les efforts consentis et ceux à venir constituent, selon lui, des prémices. « Nous sommes à la recherche de la manière dont nous devons nous y prendre dans les différents domaines, et aucune voix ne sera de trop », a-t-il indiqué avant d’encourager l’auteur à poursuivre son travail critique, sans craindre la controverse. « Si vous venez dans l’espace public et que vous exprimez des opinions, forcément vous aurez des commentaires plus ou moins agréables… Mais c’est comme ça que nous pouvons avancer », a conclu Bruno Amoussou.