Une dame se faisant passer pour une “proche de Daagbo”, dieu autoproclamé de la secte de Banamè, a comparu ce mardi 3 juin 2025 devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet). Elle est poursuivie pour escroquerie via internet et blanchiment de capitaux.
Son plan a visé deux fidèles de la paroisse fondée par dame Vicentia Tadagbé Tchranvoukinni, connue sous l’appellation de ”Daagbo” ou Parfaite de Banamè. Se prévalant d’une potentielle affinité avec cette dernière, la prévenue s’est présentée à ses victimes comme la masseuse des pieds de leur idole. Elle aurait proposé à ses victimes des opportunités d’affaires liées à la secte, notamment dans la vente de bougies et de véhicules.
C’est ainsi que la première victime, vice-présidente d’une des paroisses installées un peu partout, a affirmé à la barre avoir été convaincue et séduite par les arguments de la mise en cause et par des images de conteneurs supposément situés en Chine. Mieux, la prévenue l’aurait rassurée que Daagbo était au courant et soutiendrait le projet. Elle a donc fait l’option d’investir dans le marché de bougies pour l’église.
La victime a affirmé avoir déboursé plus de 30 millions de F Cfa, dont une partie qu’elle aurait obtenue sous forme de prêt bancaire. N’ayant jamais vu les bougies ni récupéré son investissement, elle a fini par porter plainte.
A l’audience, la prévenue a reconnu partiellement les faits. Elle aurait remboursé trois (3) millions de FCfa et resterait devoir près de vingt-neuf (29) millions F Cfa à cette première plaignante.
Un véhicule branlant à 3,8 millions de F Cfa !
La deuxième victime ayant mordu à l’appât de la prétendue ”dame de confiance de ”Daagbo”, est un professeur d’allemand résidant à Kanzounkpa, dans la commune d’Abomey-Calavi. Également fidèle de la secte, il a été attiré par la proposition d’achat de voiture par l’entremise de la prévenue. Convaincu, il a affirmé dans ses déclarations avoir déboursé 3,8 millions de F Cfa. Malheureusement, en lieu et place du véhicule convenu, c’est une épave inutilisable qui lui a été proposée. Face à son refus, la prévenue a tranquillement repris sa proposition sans jamais rembourser entièrement la somme, dans la mesure où elle n’aurait retourné à ce jour qu’un million de F Cfa.
Face à la gravité des faits, le Parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme a renvoyé le dossier au mois de juillet pour la poursuite de l’enquête et des débats. Placée sous mandat de dépôt, début mai, la prévenue retourne derrière les barreaux.
