Le malaise entre le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et l’Union Progressiste (Up) a atteint un point culminant. C’est du moins ce qui se dégage de l’actualité politique béninoise, le Prd projetant d’acter la scission de l’Upr pour recouvrer son indépendance.
« Les militants du Prd ne se sentent plus à l’aise au sein de l’Up le Renouveau. » Les dés semblent être jetés. Cet extrait d’une interview de Gratien Laurent Ahouanmènou, Secrétaire général adjoint de la formation politique de Me Adrien Houngbédji est on ne peut plus limpide. Le mariage célébré le 21 août 2022, au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo, a du plomb dans l’aile .
En effet, le 17 avril 2025 dernier, le Sga, dans un communiqué rendu public, avait fustigé, au nom de son parti, les nombreux commentaires désobligeants dont des acteurs de la mouvance présidentielle avaient couvert leur président charismatique. Il avait appelé surtout au respect de Me Adrien Houngbédji, celui-là qui, par le passé, avait occupé trois (3) fois le siège du Président de l’Assemblée nationale.
Malheureusement, cette prise de position lui a valu de la part du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, une mise en garde assortie de menaces de poursuites judiciaires. En réalité, dans la correspondance du Ministère, il est reproché au Secrétaire général adjoint, Gastien Laurent Ahouanmènou, l’usage des attributs du parti Prd, considérant que celui-ci n’existe plus juridiquement. Mais, selon le Sga du Parti du Renouveau Démocratique, cette position de l’administration n’est pas conforme aux textes fondateurs du Prd. « Les décisions de fusion ne peuvent pas entraîner la dissolution du Prd », a-t-il affirmé. A en croire ses propos, un courrier officiel de clarification a été adressé au ministère. Lequel courrier a souligné tous les aspects qui fondent la non dissolution du Prd, après l’accord de fusion signé le, 21 août 2022.
Les preuves établies qui confondent le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP)
Le Secrétaire général adjoint, Laurent Ahouanmènou, profitant de l’occasion qui a été offerte par Bip radio, a révélé quelques séquences de preuves basées sur des actes administratifs et juridiques écrites notamment par le Président Adrien Houngbédji. Morceaux choisis : « L’accord de fusion sur lequel vous vous fondez, a été signé le 21 août 2022. Or, postérieurement à la signature de cet accord, vous avez délivré au Prd, le 26 août 2022, son récépissé définitif. Le Prd qui existait avant le protocole d’accord, a donc continué à exister après ». « La demande de récépissé définitif a été elle aussi introduite par lettre du 24 août 2022, donc postérieurement la signature du protocole d’accord. Ainsi, vous avez, vous-même, certifié que la fusion n’a pas mis fin à l’existence du Prd ». « Le protocole d’accord du 21 août 2022 a été signé en vertu d’une résolution du Conseil national du Prd en date du 19 août 2022…. Cette résolution indique expressément que le Président du Prd est autorisé à signer un protocole d’accord de fusion avec l’Union Progressiste (Up), conformément aux dispositions des articles 90 et 91 des statuts du Prd ». « Ces deux articles énoncent, noir sur blanc, que “les décisions de fusion ne peuvent pas entraîner la dissolution du Prd”, lequel conserve ses attributs, son patrimoine et son autonomie fonctionnelle, excepté ceux concédés. Il peut constituer un courant à l’intérieur de la nouvelle formation ».
En définitive, selon Secrétaire général adjoint, Gratien Laurent Ahouanmènou, la fusion avec l’Up (Union Progressiste), n’a pas fonctionné. Il a saisi cette opportunité pour annoncer que ”le parti consulte actuellement sa base pour envisager une rupture éventuelle de ce mariage”.
