Polémique autour du récépissé du LIBÉRAL : le Procureur Spécial de la CRIET apporte des clarifications

Le Procureur Spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) était face aux professionnels des médias, dans la soirée de ce vendredi 16 mai. Principal sujet évoqué, la polémique autour de la délivrance du récépissé au parti politique ”Libéral”.

Le Président de la Bannière de l’Initiative Bénévole pour l’Éducation, la Réflexion et l’Action Libérale (Libéral), Richard Boni Ouorou, risque gros dans ce qu’il convient désormais de designer par l’expression ”l’affaire du récépissé.” C’est du moins, ce qui ressort du point de presse du Procureur Spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).

En effet, selon Mario Mètonou, l’affaire a débuté le 13 mai, date à laquelle le Parquet Spécial de sa juridiction a été saisie pour des ”faits présumés de corruption impliquant des fonctionnaires du Ministère de I’Intérieur et de la Sécurité Publique.” « Dans le cadre de l’enquête ouverte, plusieurs agents publics ont été interpellés notamment le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales ainsi qu’un cadre de la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes », a-t-il notifié au cours de ce point de presse.A en croire ses propos, dans le cadre du processus administratif de reconnaissance du parti politique Le Libéral, ”des sommes d’argent auraient été convenues et versées à des fonctionnaires en contrepartie de leur intervention pour l’aboutissement du dossier”. « Selon les déclarations du Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, une somme de douze millions (12 000 000) de francs CFA aurait été proposée pour l’obtention du récépissé de reconnaissance officielle du parti du sieur Richard Boni », a déclaré le Procureur Spécial de la CRIET. Le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales ”affirme toutefois n’avoir effectivement perçu que cinq millions (5 000 000) de francs CFA”. Ladite somme aurait été retrouvée à son domicile, après des perquisitions.

Contradictions…

Selon le Procureur Spécial, ce montant a été nié par le Président du parti LIBÉRAL. Il a déclaré, pour sa part, ”avoir remis au total sept millions (7 000 000) de francs CFA au Directeur, en trois tranches : un premier versement d’un million (1 000 000) de francs Cfa avant la tenue du congrès du parti le 5 avril 2025, suivi de deux paiements successifs de trois millions (3 000 000) de francs Cfa chacun, effectués les 26 et 28 avril 2025”.

Les faits ainsi établis, à en croire Mario Mètonou, ”s’analysent en corruption d’agent public, infraction prévue et punie par les articles 335, 336 et suivants du code pénal.” Après l’interpellation des deux cadres du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique et du Président Richard Boni Ouorou, les enquêtes se poursuivent pour situer toutes les responsabilités dans ce dossier, a rassuré le Procureur Spécial.

Lire la déclaration liminaire du Procureur Spécial de la CRIET ci-dessous.

Intégralité de la déclaration du Procureur Spécial de La CRIET/ Affaire Parti le Libéral

Le 13 mai 2025, le Parquet Spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a été saisi de faits présumés de corruption impliquant des fonctionnaires du Ministère de I’intérieur et de la Sécurité Publique.

Dans le cadre de l’enquête ouverte, plusieurs agents publics ont été interpellés notamment le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales ainsi qu’un cadre de la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes.

Le sieur Richard Boni OUOROU a été arrêté dans la soirée du jeudi 15 mai 2025.

À ce stade des investigations, les éléments recueillis laissent apparaître que, dans le processus administratif de reconnaissance du parti politique dénommé « Le Libéral » (LLB), des sommes d’argent auraient été convenues et versées à des fonctionnaires en contrepartie de leur intervention pour l’aboutissement du dossier.

Selon les déclarations du Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, une somme de douze millions (12 000 000) de francs CFA aurait été proposée pour l’obtention du récépissé de reconnaissance officielle du parti du sieur Richard Boni OUOROU. Il affirme toutefois n’avoir effectivement perçu que cing millions (5 000 000) de francs CFA. Une perquisition opérée à son domicile a permis la saisie de ladite somme, qu’il présente comme celle reçue du sieur OUOROU.

Ce dernier, pour sa part, déclare avoir remis au total sept millions (7 000000) de francs CFA au Directeur, en trois tranches : un premier versement d’un million (1 000 000) de francs CFA avant la tenue du congrès du parti le 5 avril 2025, suivi de deux paiements successifs de trois millions (3 000 000) de francs CFA chacun, effectués les 26 et 28 avril 2025.

Les faits ainsi établis s’analysent en corruption d’agent public, infraction prévue et punie par les articles 335, 336 et suivants du code pénal.

Le législateur béninois particulièrement sévère sur cette infraction punit aussi bien celui qui fait des dons que celui qui les agrée aux fins d’accomplir un acte entrant dans le cadre de ses fonctions mais non sujet à rémunération.

La peine prévue par notre loi est la réclusion criminelle de cinq ans à dix ans sans préjudice des peines pécuniaires et des confiscations.

C’est le lieu de rappeler à tous, que les demandes répétées d’un agent public ne constituent pas un fait justificatif de l’infraction de corruption à l’égard de celui qui fait le don. Céder aux sollicitations d’un agent public et lui faire des dons vous rend coupable de corruption au même titre que lui.Les enquêtes se poursuivent pour situer toutes les responsabilités dans ce dossier.

Le parquet spécial près la CRIET, réaffirme sa détermination à poursuivre, sans relâche le fléau de la corruption dans notre pays et encourage tous nos concitoyens à dénoncer ces faits lorsqu’ils en sont victimes ou témoins.

Je vous remercie.

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