Bénin : l’Union des Jeunes Avocats du Bénin s’insurge contre l’État et la Cour constitutionnelle

L’Union des Jeunes Avocats du Bénin s’insurge contre l’État et la Cour constitutionnelle

L’Union des jeunes avocats du Bénin (Ujab) a brisé le silence. Elle a effectué une sortie médiatique ce lundi, 10 février 2025, à la maison de l’Avocat à Cotonou, sis au sein du Tribunal de 1ère instance de 1ère Classe de Cotonou. Objectifs, clamer publiquement le non-respect des obligations de l’État vis-à-vis de l’Ordre des Avocats du Bénin, alerter sur les violations des droits fondamentaux des détenus au Bénin.

La goutte d’eau qui a fait sortir l’Union des Jeunes Avocats du Bénin de leur gong, est la dernière décision de la Cour constitutionnelle condamnant le Bâtonnier. « L’Union des Jeunes Avocats du Bénin exprime sa plus vive préoccupation suite à cette décision rendue par la Haute juridiction constitutionnelle. La Cour constitutionnelle, alors qu’elle a retenu la violation par le Bâtonnier de l’article 7 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, en vient à l’article 5 de sa décision à donner la possibilité à un juge de juger en matière criminelle une personne sans la présence d’un avocat », a souligné la porte-parole, Natacha Balley, lors du point de presse.

Selon Me Natacha Balley, l’État béninois a cessé de payer les avocats commis d’office lors des sessions criminelles. Qu’il vous souvienne, lors du procès de l’homme d’affaires Olivier Boko, de l’ex-Ministre des sports, Oswald Homéky et de trois autres co-accusés, dans le dossier de ”complot contre la sûreté de l’État”, des avocats commis d’office avaient décliné la convocation. À en croire les propos de la porte-parole, le non respect de l’engagement de l’État, a pour corolaire, le sacrifice des détenus aux mains des juges. Selon sa déclaration, seuls les accusés ayant les moyens de payer un avocat sont jugés, laissant d’autres en prison sans procès. Malgré les tentatives du bâtonnier pour rappeler les conditions de commission d’office, la situation, a déploré Me Natacha Balley, n’a pas changé. À en croire l’Union des Jeunes Avocats du Bénin, toutes les démarches initiées par les bâtonniers successifs depuis l’année 2020 à l’endroit de la Chancellerie sont demeurées vaines. Selon la porte-parole, plutôt que de contraindre les avocats à travailler gratuitement, l’État doit assumer ses obligations et garantir un véritable accès à la justice.

Des violations des droits fondamentaux

L’Union des Jeunes Avocats du Bénin a haussé le ton par rapport à certaines violations des droits fondamentaux au Bénin. Elle s’est insurgée contre la décision de la Cour constitutionnelle qui a récemment statué qu’il était possible de juger des accusés sans conseil, surtout en matière criminelle. « En validant ainsi, la possibilité de juger un accusé sans avocat en cas de défaillance de la commission d’office, la Cour constitutionnelle du Bénin marque un recul inquiétant du droit à un procès équitable et remet en cause un principe fondamental du droit pénal moderne », se désole l’Union qui rappelle que l’assistance d’un avocat est une obligation légale », a-t-elle signalé. Selon elle, ce fait constitue une violation flagrante du droit à un procès équitable et va à l’encontre des engagements pris par le Bénin en matière de droits de l’homme et de justice, comme le stipulent plusieurs protocoles internationaux.

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