La société Klass International s’apprête à déverser dans les champs de soja une trentaine de containers de produits phytosanitaires périmés. Selon nos sources, l’administration est au courant et le cautionne.
Une grave menace pèse sur le secteur agricole béninois. Depuis août 2024, une société privée, Klass International, en collusion avec certains acteurs politiques et le gouvernement béninois, prépare la commercialisation de produits phytosanitaires périmés à destination des producteurs de soja. Ces produits, destinés à protéger les cultures de soja contre les ravageurs, sont déjà expirés ou vont bientôt l’être ; ce qui représente un danger mortel pour les sols, les cultures et les populations.
Les produits phytosanitaires sont des substances chimiques ou biologiques utilisées pour protéger les plantes contre les bioagresseurs tels que les ravageurs, les agents phytopathogènes et les plantes adventices, tout en favorisant leur croissance. Ces produits sont essentiels pour une agriculture moderne et compétitive, mais leur qualité et leur conformité aux normes de sécurité sont primordiales pour éviter des effets délétères sur l’environnement et la santé publique.
Cependant, ce que l’on découvre actuellement dans les coulisses est pour le moins choquant. Une société de la place détient, dans ses entrepôts à Parakou, un stock de produits phytosanitaires déjà périmés, et d’autres dont la date de péremption approche à grands pas. Il s’agit, d’une part, de 6 conteneurs de Faaba Soja (de l’imazéthapyr), un herbicide sélectif, expirés en septembre 2024, et 3 autres conteneurs vont bientôt expirer, avec une date d’expiration estimée à mai 2025. Mais il y a aussi 15 autres conteneurs de Wanzam, un autre produit phytosanitaire, expirés en septembre 2024, et 6 autres conteneurs dont la péremption est prévue pour mai 2025.
En tout, ce sont 21 conteneurs de produits phytosanitaires déjà périmés et 9 autres conteneurs en fin de validité qui risquent d’être mis sur le marché. C’est une situation scandaleuse, d’autant plus que ces produits, s’ils sont utilisés, risquent de causer une contamination des sols, de nuire à la santé des agriculteurs, et de compromettre la sécurité alimentaire du pays.
La situation devient encore plus préoccupante lorsqu’on apprend que le gouvernement béninois, à travers le Comité National de Gestion des Pesticides (CNGP), semble soutenir les manigances en cours pour la vente illégale de ces produits périmés.
C’est un nouveau calvaire qui va bientôt éclabousser les producteurs de soja. Ceux-ci, déjà accablés par les réformes agricoles impopulaires et les difficultés économiques, se verront condamnés à utiliser des produits chimiques obsolètes qui risquent de détruire leurs récoltes et leurs moyens de subsistance.
L’heure est grave. Il est inacceptable qu’en 2025, une telle situation puisse se produire sous la supervision d’un gouvernement qui se dit soucieux du bien-être de ses citoyens et de l’avenir de son agriculture. Il est impératif que les intérêts privés ne l’emportent pas sur la santé publique et la protection de l’environnement.