La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a pris une décision en plénière, ce mardi 21 janvier 2025, visant à suspendre plusieurs sites internet et médias sociaux qui diffusent des contenus médiatiques sans autorisation préalable. La Décision n°25-007/HAAC concerne spécifiquement les sites “Reporter Médias Monde”, “Crystal News”, “Les Pharaons” et le média social TikTok dénommé “Madame Actu”.
Selon les constatations de la HAAC, ces sites et médias sociaux ont été à l’origine de la diffusion de contenus médiatiques abondants, alors qu’ils ne sont pas autorisés d’exercer sur le territoire national. Cette veille déontologique a été renforcée par les nombreuses plaintes enregistrées contre ces organes. Celles-ci sont entre autres liées aux allégations diffusées par ces sites qui selon l’autorité de régulation violent plusieurs dispositions du Code de déontologie de la presse béninoise, en particulier les articles 2 et 6.
Aussi, en raison de la violation des articles 252 du Code de l’Information et de la Communication et des lois sur la radiodiffusion numérique en République du Bénin, la HAAC a-t-elle décidé de suspendre les sites “Reporter Médias Monde”, “Crystal News”, “Les Pharaons” ainsi que le média social TikTok dénommé “Madame Actu” jusqu’à nouvel ordre. Les responsables de ces organes sont désormais mis en demeure de régulariser leur situation en se conformant aux lois et règlements en vigueur en matière de presse et de communication.
Une décision arbitraire ?
Outre les faits exposés par la HAAC, cette décision va encore provoquer un débat sur la question de savoir si elle est véritablement justifiée ou si elle constitue une tentative d’étouffer des voix dissidentes. En effet, dans un contexte où les opérations de musellement de la presse se multiplient, cette nouvelle décision pourrait être perçue comme une manière de réduire l’accès à des informations qui dérangent les autorités.
Bien que la HAAC ait pour mission de réguler les contenus médiatiques et de veiller au respect de la loi, cette décision soulève des questions sur l’équilibre entre liberté d’expression et contrôle de l’information. Une autorité régulatrice ne devrait-elle pas garantir que les citoyens puissent accéder à une information libre et plurielle, même lorsque celle-ci remet en question les autorités en place ?
Les responsables des sites concernés ont désormais l’obligation de régulariser leur situation en se conformant aux lois. Pourtant, cette démarche pourrait paraître plus difficile, encore que ces médias ne sont pas de industries partisanes à la solde du pourvoir. Pire, le processus de régularisation, dans un cadre aussi complexe et opaque, peut devenir un véritable obstacle à la liberté de la presse.
En suspendant ces sites et en menaçant leurs responsables de sanctions, la HAAC semble vouloir envoyer un message clair. Cependant, cette posture ne fait qu’alimenter le sentiment de méfiance envers les institutions et renforce la perception qu’il existe des tentatives pour maîtriser l’information.